Coupe du monde de rugby : JAPON 2019

Il y a quatre ans, les quarts de finale de la coupe du monde de rugby (et une branlée historique face à la Nouvelle-Zélande) avaient fourni un beau prétexte pour un premier voyage au Pays de Galles. Cette année, le projet est un peu plus ambitieux puisque le pays du soleil levant© (voilà, c’est casé) organise l’évènement pour la première fois de son histoire. Et évidemment, comme vous l’avez peut-être vu sur Facebook ou Instagram, on était là !

Trois matchs au programme, même si ça aurait pu – et ça aurait du – faire quatre si France-Angleterre n’avait pas été annulé par l’un des plus violents typhons des cinquantes dernières années, bon, tant pis. Deux semaines et demi sur place, et un itinéraire forcément différent de ce qui attend généralement les gens qui voyagent au Japon pour la première fois… En particulier le fait de pousser jusqu’à l’île de Kyūshū dans le sud, un trajet « imposé » par la présence du match France-Tonga à Kumamoto.

japon 00

Allergiques au rugby s’abstenir, puisqu’on va justement commencer ce premier article par les trois « détours » occasionnés par les matchs !

 

Étape 1 : Kumamoto (France-Tonga)

Un passage bref mais qui m’aura tout simplement convaincu de revenir impérativement sur l’île de Kyūshū le jour où je reviens au Japon ! Beaucoup de français sont restés ici plusieurs jours : tous ceux qui enchaîné les matchs France-USA à Oita et France-Tonga à Kumamoto à cinq jours d’écart. Ils ont eu le temps d’écumer la région, plus que nous qui sommes arrivés le samedi soir pour repartir le lundi matin… Et d’après eux, il y a mille choses à faire sur cette île du sud. Des volcans, des cascades, des petites îles plus sauvages, des sources d’eau chaude… Les photos comme les récits faisaient rêver. Par contre, louer une voiture est quasi-impératif. Bon à savoir pour une prochaine ?

Nous nous sommes contentés de Kumamoto, où, tout d’abord, nous avons fait connaissance avec cette spécialité japonaise que sont les hôtels-capsules :

Japon 02

J’ai beau ne pas être claustrophobe et reconnaître qu’on a plus d’intimité qu’en dortoir classique… Je ne suis pas fan. Mais à tester, ça fait partie de l’expérience japonaise.

Ensuite, la ville ne compte pas énormément de trucs à visiter. Il y a un jardin sympa (comme dans toute ville japonaise digne de ce nom), Suizen-Ji Joju-en ; la maison d’un écrivain irlandais qui fut le premier étranger naturalisé japonais ; et surtout le Château de Kumamoto. Il a été démoli (mais genre bien démoli) par le séïsme de 2016. Depuis, les travaux ont commencé mais il y a tellement de boulot que ça ne se terminera qu’en 2037 ! Mais par « chance » une première réouverture partielle au public a eu lieu… Quatre jours avant notre arrivée. Beau timing pour profiter de la coupe du monde.

Japon 01a

Alors on voit que le site est grand et a l’air sympa, mais on voit aussi et surtout les travaux… Bref, je ne regrette pas la visite qui me permettra de me dire, lorsque j’y retournerais en 2037 : « Ah oui, ça a bien changé ! ». Mais il faut reconnaître qu’on ne voit pas grand-chose. Heureusement, l’entrée n’est pas très chère (autour de 4€).

Japon 01c

Mais nous n’étions pas à Kumamoto pour une réunion de chantier, alors place au match, le seul de la France que nous verrons durant ce Mondial ! Un petit détour par l’hôtel Nikko où séjournent les Bleus permet d’apercevoir quelques-uns d’entre eux : N’Tamack, Guitoune, Guirado, Barassi ou encore Maxime Médard qui est très sympa.

Japon 02aBon il est sympa que si on a une écharpe ou un maillot de Toulouse, alors je
me sacrifie tel un François Pignon encourageant l’OM dans le Dîner de Cons.

Direction le stade. Il y a beaucoup de français, quelques tongiens ou des british égarés, mais l’essentiel des spectateurs sont japonais. Premier enseignement : ils kiffent les poules qu’on a sur la tête ! Je ne sais pas sur combien de photos on apparaît là-bas en tout… Et des compatriotes ont même pu les échanger contre un maillot de l’équipe japonaise (qui vaut dix fois plus cher). Si vous voulez passer pour un héros là-bas, commandez-en une palette sur Amazon avant de partir.

Japon 02b

Le match lui-même… Le stade est sympa, découvert mais heureusement il fait très beau. L’ambiance est assurée par les supporters français. Le jeu lui-même ? Bof. La France gagne, mais de justesse. Merci au clermontois Alivereti Raka, homme du match !

Japon 03a

Japon 03b

Le meilleur moment reste l’après-match où, fidèles à leur réputation, les français mettront l’ambiance, à la gare, dans le train avec un bon vieux paquito

 

Étape 2 : Kobe (Afrique du Sud-Canada)

Pas d’équipe de France au programme pour ce déplacement qui non seulement est plus ou moins sur notre parcours (Kobe est juste à côté des incontournables Oaska/Kyoto), mais qui est surtout l’occasion de voir jouer une formidable équipe sud-africaine… qui est peut-être la future championne du monde – réponse dans trois jours à l’heure où j’écris.

Japon 04

Kobe est évidemment célèbre pour son bœuf – j’y reviens plus bas mais c’est une ville de bord de mer agréable à visiter. La fanzone est installée à quelques mètres du port, on assiste par hasard au tournage d’un film qui bloque une rue entière (un certain Détective Chinatown 3?) et on grimpe vers le temple Kitano Tenman, situé sur les hauteurs de la ville, ce qui nous a offert une vue sympa en plus du temple.

Japon 04a

Japon 04b

Dans un stade au toit fermé mais que j’ai trouvé assez mal fichu avec ses tribunes éloignées du terrain, on assistera à ce match qui sera plutôt une boucherie (et elles sont réputées à Kobe…) pour les pauvres canadiens, qui comme si ça ne suffisait, seront en plus vite réduits à 14 après un carton rouge.

Japon 05

 

Étape 3 : Shizuoka (Australie-Géorgie)

Plus proche de Tokyo, potentiellement sur la route de Kyoto/Osaka, la province de Shizuoka est déjà un peu plus connue de certains voyageurs. En particuliers de ceux qui aiment le thé puisque celui d’ici est particulièrement bon, paraît-il !

Japon 06b

Nous avons bien visité une ferme mais malheureusement, nous n’étions pas dns la saison de la récolte des feuilles de thé… En revanche, nous étions en plein dans celle des kiwis ! C’est ainsi que nous avons pu nous rendre au « Kiwi Fruits Country Japan », exploitation immense qui cultive plusieurs variétés de wiki, où il est possible de goûter, de visiter, de ramasser soi-même des fruits à acheter… Ou de faire du wwoofing pour ceux qui restent assez longtemps pour ça.

Japon 06a

Quand à la raison de notre présence, et bien c’était le match Australie-Géorgie, sans grand enjeu aussi vu la différence de niveau théorique. Un stade assez grand que j’ai bien aimé, une ambiance pas trop mal sans atteindre celle mise par les supporters français. Nos coiffes de coqs ont à nouveau eu du succès, suffisamment pour passer sur l’écran du stade…

Japon 07z

Les australiens n’ont pas livré un très grand match, mais c’était la seule équipe du top 10 mondial que je n’avais jamais vue « en vrai ». C’est fait ! Et la Géorgie reste une équipe sympathique à voir jouer, d’autant plus que plus de la moitié de ses joueurs évoluent en France… Y compris à Aurillac pour certains d’entre eux.

Japon 07

J’aurais aimé écrire une « étape 4 : Yokohama » où devait avoir lieu France-Angleterre, mais vous l’aurez compris ça s’arrête là. Je reparlerais du typhon dans les prochains articles. Maigre lot de consolation : il nous a valu une mini-célébrité dans le journal régional (pour les curieux, faut descendre en bas de l’article car la plus grosse partie est consacrée à la blogueuse Sauvazine – qui boxe pas dans la même catégorie que Jesuissurlaroute niveau audience !).

 

Les bonnes adresses :

– Irish Pub Celts (Kumamoto) : quand on est dans une ville qu’on ne connaît pas, qu’il y a un match de rugby dans le coin, et qu’on veut voir du monde et boire des coups, la meilleure formule reste jusqu’à preuve du contraire de chercher le pub irlandais le plus proche. C’était celui-ci !

– Sawayaka (Kakegawa, vers Shizuoka) : un restaurant qui avait le mérite d’être entre la gare et la ferme-à-kiwis que nous allions visiter. The place to be de la ville au vu de l’attente, qui en valait la peine ! Ca reste pourtant un genre de fast-food avec service à table, pas cher, simple, avec une carte mal traduite mais on a vu pire (vous verrez). Le plat qui avait le plus de succès était une sorte de steak servie sur une pierrade, que le serveur finit de faire cuire puis coupe devant vous.

Steakland (Kobe) : L’ADRESSE de notre séjour. Je n’avais pas cherché beaucoup de restaurants avant de partir, mais celle-ci était notée. Impossible d’aller à Kobe sans manger un steak. En France c’est minimum 200€ le kilo (et en boucherie!) alors que sur place… Et bien c’est pas donné non plus mais quand même plus abordable. Steakland, proche de la gare de Sannomiya, remplissait notre cahier des charges : des prix qui restent abordables (à midi en tout cas), fréquenté majoritairement par des locaux, une expérience authentique, pas de rabatteurs contrairement à beaucoup de concurrents de la grande rue voisine…

La carte est vaste mais il n’y a que deux morceaux de bœuf de Kobé proposés, respectivement à (environ) 30 et 40€, le midi encore une fois. On n’a pas trop compris la différence entre les deux, mais on a vu que les japonais prenaient tous le second, on s’est dit qu’on allait en manger pour la seule fois de notre vie, alors on a fait pareil.

Japon 08

On est installés à des tables de 8 personnes, formées en U autour d’une plaque sur laquelle le chef fait cuire la viande et les accompagnements. Il nous demande la cuisson (on a le choix entre bleu ou saignant uniquement !), la découpe lui-même en fin de cuisson et fait le service à l’assiette.

Et le verdict est sans appel, c’est une putain de tuerie.