Cap pour les trois jours suivants sur Vinales, situé dans l’ouest de l’île et dans la province de Pinar del Rio. Cette partie de Cuba a la réputation d’être plus sauvage, parfaite pour les activités dans la nature. C’est aussi là que l’agriculture est la plus développée.
Si La Havane était réservée à l’avance, c’est là qu’on va chercher une casa particular pour la première fois… Les deux premières maisons ne peuvent pas nous accueillir, mais la deuxième nous propose d’aller… Chez le voisin. Et on est plutôt bien tombés ! Je donnerais des détails sur ce logement plus bas mais, sans vouloir spoiler la suite du séjour, ce sont les meilleurs hôtes qu’on ait eus.
L’agence de location de voiture et le sosie de Joey Starr nous ayant fait perdre beaucoup de temps le matin, notre première journée est bien réduite avec le trajet de deux bonnes heures qui a suivi… On consacre ce qu’il en reste à préparer notre activité du lendemain, puis à une visite rapide de la ville de Vinales qui s’étire tout en longueur mais n’est pas très grande. Toute son activité est concentrée autour de l’avenue principale qui compte surtout des restaurants, des casas particulars, et les services habituels. Notre cocktail quotidien ? On le prend dans « notre » rue, un endroit sympa qui en plus des traditionnels mojitos, ron collins et autres cubanitos, fait des grillades au barbecue. Ca sent bon, mais on a déjà prévenu nos hôtes qu’on mangerait à la casa… et à 10 CUC le repas, on ne le regrettera pas.
Le lendemain, départ à pied avec un guide dans la vallée, avec au programme la visite des plantations de tabac et de canne à sucre, d’une fabrique artisanal de cigares, une autre de café, le tout avec la mini randonnée en prime. Un programme qu’il est également possible de faire à cheval, comme le font la plupart des touristes… La totalité en fait. Du coup, on a notre guide pour nous trois, et c’est tout aussi agréable ! Même s’il ne parle pas un mot d’anglais et qu’heureusement, mes coéquipières jouent les traductrices une fois de plus.
Récolte de tabac dans les champs
Après la traversée des plantations où l’on voit les ouvriers en plein travail de récolte, on atteint la fabrique de cigare. Les feuilles de tabac, qui serviront à enrouler le cigare, sont en train de sécher dans un hangar. Puis un cubain en fabrique un devant nous : il prend la feuille, retire la parte centrale qui contient la nicotine, dispose le tabac et roule la feuille sur elle-même. C’est trompeur mais ça semble très simple, vu comme ça. Vient ensuite la moment de tester le cigare en question, au bout duquel est étalé un peu de miel pour adoucir le goût. Et si les fumeurs s’habituent vite, les non-habitués comme moi et Delphine toussent un peu au départ. Mais en soit c’est pas désagréable. Le cadre doit jouer aussi… Les cigares sont vendus 4 CUC pièce, contre à peu près le double dans le commerce pour ce type de produit artisanal.
Le reste de la balade est sympa, mais la partie « fabrication de café » est une blague, le gars nous explique en gros en une minute trente les trois façons différentes d’en faire. Autant dire qu’on rentre vraiment dans le détail. A cet endroit est vendu outre le café, du rhum et du miel de la maison, sans plus de détail. Le cocktail de la maison avec le rhum en question, le Guarapi Ron, n’est pas mauvais. On visitera également une grotte sur le parcours, avant de passer près d’un lac où il est possible de se baigner, et de deux endroits où l’on peut se restaurer. Le tour est sympa mais les spots sont quand même très étudiés pour les touristes.
Feuilles de tabac en train de sécher, avant de devenir des cigares
Le soir, tandis que nous buvons tranquillement l’apéro, la ville se retrouve plongée dans le noir. Les coupures d’électricité de Cuba ne sont pas une légende, ça arrive paraît-il de moins en moins, mais ça arrive toujours… Quelques rares restaurants ont un petit groupe électrogène qui prend le relais, mais ils sont vite pris d’assaut par les voyageurs affamés… Nous avons alors une idée de génie.
Ça va les chevilles ?
Retournons là où nous étions hier soir… Bingo ! L’endroit est plongé dans le noir, mais le barbecue marche toujours, lui. C’est donc à la lueur d’une bougie que nous dégusterons de délicieux ribs de porc.
De quoi prendre des forces pour repartir en rando le lendemain, cette fois du côté ouest de la ville. Une première étape ben connue dans le coin : le Mural de la Prehistoria. Sur l’un des nombreux mogotes qui entoure la vallée, une immense peinture de 180 mètres de long et 120 mètres de haut est censée représenter l’évolution de l’espèce et l’histoire des premiers hommes de Cuba qui, il y a fort longtemps, auraient vécu dans le coin, selon une découverte d’un pote à Castro…
On pensera ce qu’on veut de la peinture, je vais garder mon avis pour ne pas vexer les éventuels descendants de l’artiste qui pourraient me lire si ce blog atteint une renommée internationale. Mais il faut quand même reconnaître la prouesse technique, dans un endroit pas facile d’accès avec de multiples reliefs, des bosses comme des cavités, sur les roches. Ca fait partie des fiertés du coin. Il faut débourser 3 CUC pour admirer le chef d’oeuvre, mais pour ce prix-là une boisson au bar en-dessous est incluse.
Je continue ma balade dans le parc de Vinales pour décrire une boucle qui va m’amener à traverser une nouvelle grotte, la cueva del palmarito, avant le retour au bercail. Dans l’absolu les paysages sont moins jolis que la veille, mais ce parcours improvisé est un peu plus sportif et visiblement pas prisé des locaux : j’apprécie la tranquillité qui en résulte !
Pour la fin d’après-midi, autant d’efforts ont bien mérité un peu de détente et on se rend avec Clémence à l’hôtel La Ermita. Ce complexe domine la ville de Vinales et offre une très belle vue sur la vallée, surtout à l’heure du coucher de soleil. Mais il a un autre mérite : une piscine théoriquement réservée aux résidents, mais dont il est possible de profiter pour 8 CUC. Avec là encore une boisson incluse, les cubains ont décidément compris comment nous séduire.
Après une dernière soirée en musique au Centro Cultural Polo Montañez, nous prenons la route de notre prochaine étape : Playa Larga. Comme à la suivante (Cienfuegos), nous n’y restons qu’une nuit et avons demandé à nos hôtes de Vinales de nous réserver le taxi collectif et la casa à l’arrivée, ce qui apparemment se fait. Les cubains ont de gros réseaux entre eux et donnent parfois l’impression de tous se connaître. Pire encore que dans le Cantal.
Notre casa à Playa Larga est un ton en-dessous de Vinales même si elle reste correcte. La terrasse rooftop où nous prenons le dîner est très agréable, mais l’hôte est moins souriant. L’intérêt de Playa Larga est bien sûr, comme son nom l’indique…
Le large ?
Une chance sur deux : non, la playa ! Moins bondée que celle de La Havane, elle permet de profiter de la mer des Caraïbes tranquillement. Outre son côté paradisiaque, elle recèle aussi un petit morceau d’histoire puisque nous sommes ici au plus profond de la Baie des Cochons et c’est ci qu’en 1961, les Etats-Unis tentèrent le fameux débarquement qui fut un échec total.
Baie des cochons – Playa Larga
Il y a bien d’autres choses à faire dans les environs de Playa Larga mais ce n’était pour nous qu’une étape, faire d’une seule traite le trajet Vinales-Cienfuegos étant très – trop – long. Nous repartons immédiatement le lendemain pour Cienfuegos.
Les bonnes adresses :
– Casa El Naranjo (Vinales, 74 calle Rafael Trejo) : la casa où nous avons séjourné à Vinales était formidable ! Des hôtes aux petits soins pour des repas gargantuesques, pour nous organiser des activités… La chambre elle-même était plutôt un studio indépendant dans la cour, avec sa propre terrasse, son frigo, ses couettes Spider-Man… Les propriétaires n’ont ouvert cette casa que tout récemment, début janvier 2017. On fait partie des tout premiers à passer, ce qui explique peut-être l’excellent service nécessaire pour faire marcher le bouche-à-oreille. C’est réussi.
Les repas étaient plutôt copieux…
– Casa Papi y Belkis (Vinales, 70 calle Rafael Trejo) : les voisins de la casa où nous étions ! La deuxième chez qui nous avons frappé, avant d’être envoyé à côté vu qu’eux avaient déjà des voyageurs. Mais je les cite aussi car on ne doit pas être malheureux chez eux non plus. A l’inverse, ils font ça depuis très longtemps et sont donc venus les premiers jours nous expliquer ce qu’il y avait à faire, le fonctionnement de la casa… On s’est demandés s’il faisaient partie de la maison, mais en fait non. On a fini par prendre l’apéro chez eux le dernier soir.
– La Esquinita (Vinales, 18 calle Rafael Trejo) : pas mal pour un verre, et parfait pour un peu de viande grillée au barbecue : oui, c’est ici que nous nous sommes réfugiés pour ne pas mourir de faim quand tous les restos sans électricité nous avaient fermé la porte au nez. Sans regret. N’hésitez pas y aller même s’il y a de la lumière donc !
2 réflexions sur “Viñales à désirer”