D’Assouan à Abu Simbel, belles, belles comme le jour

Non, je n’ai pas décidé de lancer une thématique spéciale Claude François avec mes titres d’articles et oui, promis, vous aurez autre chose pour le troisième – et dernier – article. Ou pas ?

Du Caire, nous prenons le train de nuit vers Assouan, au sud de l’Egypte. C’est sans doute la plus grosse erreur du voyage : ce voyage en train est inconfortable, on n’a pas beaucoup dormi, mal mangé, et payé très cher (par rapport au niveau du pays du pays). Le but était de ne pas perdre de temps en journée mais pour le même prix, on aurait pu prendre un vol intérieur en toute fin (ou en tout début) de journée + payé une nuit d’hôtel sans problème. On dira qu’on a choisi la meilleure option pour la planète…

J’ai adoré Assouan, certes touristique mais plus calme et plus tranquille que le Caire ou Louxor, y compris (surtout) au niveau des sollicitations… Mais ma meilleure visite en Egypte sera de loin les temples d’Abu Simbel (oui, « les », car il y en a deux côte à côte même si on parle toujours du plus grand généralement…).

Côté pratique, Abu Simbel se situa au bord du Nil à l’extrémité sud du pays, quasiment à la frontière soudanaise. Ce n’est pas son emplacement d’origine puisqu’il a été déconstruit et reconstruit, comme d’autres monuments égyptiens, pour ne pas se retrouver englouti lors de la construction du barrage d’Assouan. Plusieurs formules pour y aller : le bus public, les shuttles affrêtés pour les touristes, les véhicules privés, ou l’avion. Nous avons pris le shuttle, qui est direct et met plus de trois heures depuis Assouan. L’aller-retour se fait dans la journée car à moins d’assister au spectacle nocturne son et lumière, il n’y a rien d’autre à faire dans le coin.

Même si on en fait vite le tour, il ya donc sur place un petit temple, voué au culte de Ramsès II et de Nefertiti

Mais l’intérêt est surtout le grand temple, et ses statues géantes de quatre dieux égyptiens. Bien plus vaste à visiter, on le voit fréquemment dans des films qui se passent en Egypte : L’Espion qui m’aimait (un des films de James Bond) par exemple. Le détail qui tue, ce sont ses quatre petites statues creusées dans la roche au fond d’un couloir face à l’entrée principale. Deux journées dans l’année, le 23 février et le 23 octobre, le soleil en éclaire parfaitement trois sur quatre… La quatrième représentant Ptah, Dieu des ténèbres, qui doit toujours rester dans l’ombre et n’est donc jamais éclairé. Balèze, non ?

Même si Abu Simbel nous a occupés quasiment une journée, nous avons aussi pris le temps de visiter la ville et ses environs, en faisant un parcours assez classique dès le premier jour, mais sans passer par une agence ou un circuit organisé : juste un taxi loué pour la journée. La première étape, c’est l’obélisque inachevé d’Assouan : un obélisque d’une quarantaine de mètres que les égyptiens n’ont pas réussi à lever, la roche étant fêlée. Ca paraît con, mais c’est une attraction en soi : on est tellement habitués à les avoir vu réussir des trucs improbables (les pyramides, les temples et tout ça) que quand ils se ratent, ça fait plaisir aussi. Un peu comme une défaite du PSG en Ligue 1.

Etape suivante : le fameux barrage d’Assouan. Une visite franchement plus que dispensable : on doit payer pour accéder au site où on ne voit rien de spécial, à part quelques panneaux d’informations avec des explications (en anglais) sur sa construction et des photos ; et la vue depuis le sommet du barrage qui n’a rien d’impressionnant… On le voit mieux d’en bas finalement.

Nous avons ensuite visiter deux temples situés sur l’eau, qui nécessitent donc un trajet en bateau (ou à la nage ?), le premier étant celui de Kalabsha. Le mauvais côté : les trajets hors de prix pour 3 minutes de bateau… Ce temple est méconnu, il n’est pas sur les circuits des groupes, peu de monde y va ; il y a donc peu de bateaux qui assurent la liaison et ils se mettent d’accord entre eux sur des prix de folie. On était à deux doigts de laisser tomber avant de trouver un terrain d’entente…

Les bons côtés : très peu de monde justement sur place. J’aime cette impression d’être seuls au monde et de jouer Indiana Jones et Lara Croft dans ces vestiges. Le temple n’est pas immense, pas particulièrement photogénique, mais il a des hiéroglyphes superbement préservés.

On se dirige ensuite vers le temple de Philae, également situé sur une île, mais pas celle où il était à l’origine : lui aussi a été déconstruit et reconstruit sur une autre île pour éviter d’être submergé lors de la construction du barrage.

C’est un peu l’exact opposé de Kalabsha : le temple est plus grand, plus joli, mais aussi archi-fréquenté. C’est dommage pour les photos, mais ça a ses bons côtés : on tapera l’incruste dans le bateau d’un grand groupe pour le trajet, on suivra discrètement un groupe de francophones pour bénéficier des explications de leur guide…

Voilà pour le parcours classique. Pour sortir davantage des sentiers battus, adieu copain taxi : il faut prendre un bateau… ou une felouque (bateau à voile traditionnel). Lors de la négo, si vous dites aux gens que vous cherchez une felouque, ils vous diront que c’est plus cher qu’un bateau à moteur car ça va moins vite et prend plus de temps. Si vous cherchez un bateau à moteur, ils vous diront que c’est plus cher qu’une felouque car ça consomme. Bref, attendez-vous à batailler – une fois de plus. On a opté pour la felouque.

Face à la ville d’Assouan se situe l’île éléphantine (où nous séjournions, j’en reparl plus bas) ; et encore après cette île, on trouve le jardin botanique. Une visite pas forcément incontournable mais reposante, avec pas mal d’ombre et de verdure.

En descendant plus loin, vous pourrez visiter le village nubien. série de jolies maisons colorées… et de boutiques de souvenirs. C’est très joli, mais j’ai du du mal à savoir si on était dans une commune authentique ou dans une attraction touristique. Se poser la question, c’est sans doute y répondre un peu.

Enfin, nous avons fait une halte au monastère Saint-Siméon, situé un peu au nord du village nubien et au sommet d’une colline. Sur le papier, ça avait l’air d’être une bonne idée joli vu de loin, joli spot à coucher de soleil… Bon, le temps de faire la montée, il faisait nuit. L’accueil fait un peu peur : personne d’autre, il est gardé par des militaires qui contrôlent nos passeports, et à l’intérieur on a plutôt l’impression d’être dans une secte que dans un complexe religieux. A voir en journée, mais c’est clairement la visite que je ne recommanderais pas dans cette liste.

Voilà pour Assouan. Prochaine et dernière étape : Louxor.

La bonne adresse :

Nubian Paradise : notre hébergement d’Assouan, situé sur l’île éléphantine. Être sur cette île a plusieurs avantages : pas de voitures, moins de monde, moins de bruit d’une manière générale, des hébergements a priori plus authentiques (des petites guesthouses et pas des gros hôtels). Sans savoir si c’était autorisé, nous avons aussi profité d’un endroit calme pour nous baigner dans le Nil, enfin !

La guesthouse elle-même est sans doute l’hébergment que j’ai préféré au cours de ce voyage en Egypte. Déjà, parce qu’il n’y avait pas une réception qui nous demandait sans arrêt ce qu’on faisait, où on allait, pour espérer pouvoir nous vendre une excursion ou appeler un copain-taxi à eux… L’accueil était au top, la chambre était simple (suffisante pour le petit prix), un frigo à disposition et de quoi cuisiner un peu si besoin. Le seul défaut de l’île éléphantine, c’est qu’il faut éviter la supérette qui vend tout trois fois plus cher qu’en face… Donc pensez à faire vos achats avant de prendre le bateau qui fait la traverser pour 5£E.

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