Tour du Mont-Blanc : on l’a fait ou pas ? (1/2)

Après un premier article qui s’achève sur un teasing plus insupportable qu’une fin de saison de Walking Dead, place au récit lui-même, avec nos aventures, nos mésaventures aussi, et nos photos !

La première étape entre les Houches et Contamines-Montjoie était assez courte. Heureusement ! Le temps de faire la longue route depuis mon bout de Corrèze, de retrouver ma coéquipière arrivée de Paris, on a débuté après 13H, et rallié le camping (situé un peu après Contamines) peu avant 19h.

Première journée ensoleillée, chaude, où on randonne en short, t-shirt et casquette, et où les coups de soleil ne sont pas loin. Pour 70€, le camping du Pontet nous offre le diner (correct), le petit-déjeuner (pas terrible) et l’emplacement avec accès aux sanitaires, à une laverie, etc.

Une seconde étape un peu plus costaud nous lance à l’assaut du col du Bonhomme et du col de la croix du Bonhomme. Toujours sous un temps correct malgré quelques petites averses, ce sera une de mes étapes préférées : sans doute parce que c’est le seul haut sommet où l’on profite de la vue par beau temps !

Passé ces cols, deux options. Beaucoup de gens prennent la variante qui coupe jusqu’à La Ville des Glaciers en passant par le col des Fours (2.665m), qui raccourcit un peu, évite de descendre pour remonter, mais passe à une altitude élevée.

Comme nous campons, nous avons fait le choix de garder le tracé officiel pour descendre jusqu’aux Chapieux afin de dormir à basse altitude. On y trouve une aire où le camping est autorisé et gratuit, avec un petit point d’eau à proximité. Pas grand monde à cette période… Et c’est aux Chapieux qu’il nous arrivera l’histoire la plus étrange de notre séjour ! Installez-vous confortablement avant de lire la suite.

Cette aire a pourtant l’air si paisible !

Le soir, nous prenons un dîner chaud – et très bon, avec entrée/plat/fromage/dessert pour 25€ – au Soleil, une chambre/table d’hôtes à proximité du camping. En revenant, l’orage a un peu démoli notre tente, et nos affaires lavées qui séchaient sur des pierres sont… bien lavées. Bref, on remonte la tente tant bien que mal et on se couche.

A 4h20, je me réveille. Beaucoup de pluie et de vent dehors, peut-être est-ce ça qui me réveille, mais je sens autre chose… et alors que je ne suis qu’à moitié dans mon sac de couchage et que mon coude est contre la toile de tente, je sens une mâchoire – mais pas de crocs – qui me le chope ? J’ai un mouvement de recul, me dis que j’ai halluciné, que ça doit venir du vent…

Mais 30 secondes plus tard, c’est Emilie qui se réveille en sursaut car elle a senti quelque chose lui choper les pieds à travers la toile !

On se redresse, on se met vers le centre de la tente pour être hors d’atteinte et on voit quelque chose mordre la tente dans le vide de son côté à elle. Nos bâtons de rando sont à l’extérieur – erreur qu’on ne commettra pas les nuits suivantes : à part gueuler barre-toi ou allumer nos frontales dans sa direction, on peut pas faire grand chose. Et apparemment ça suffit puisque d’un coup, plus rien.

Le lendemain, quelques sardines arrachaient et une tente pas tout-à-fait d’aplomb mais pas de trace de morsure sur le tissu non plus… Quand à la bouffe, elle était dans nos sacs à dos placés dans le « patio » de la tente, derrière nos têtes donc et facilement accessible… La théorie de la bête affamée ne colle pas vraiment donc. Quel était cet animal ? Un renard, une loutre, un chien errant, un ragondin, peut-être même un pangolin ? Nous ne le saurons sans doute jamais.

Adieu, Chapieux ! Le mystère restera entier longtemps…

Continuons sur l’étape 3, des Chapieux au refuge Maison-Vieille. Etape assez difficile à la fin de laquelle on s’offre une nuit au chaud en dortoir d’ailleurs. On s’arrête le matin aux Mottets prendre un café, le refuge est magnifique et les gens supers sympas. La montée du col de la Seigne (2.516m, séparation entre la France et l’Italie) est rude, c’est notre première ascension aussi pentue et surtout la pluie tombe fort.

Je fais le malin tant que c’est moi qui suis un peu devant (car ça durera pas)

Vestes et surpantalons sur nous, ça transpire fort, d’un autre côté ça allège le sac… On y parvient, la Casermetta qui aurait pu faire une halte sympathique est hélas fermée (depuis le 15/09), on poursuit sous la pluie jusqu’au refuge Elisabetta (super accueil là aussi) où initialement on voulait juste se réchauffer… mais ils ont fait des lasagnes, on est en Italie, alors on se fait plais’.

Et c’est un peu plus secs qu’on reprend la route jusqu’à Maison-Vieille en appréciant particulièrement la descente finale en pleine golden hour sur le versant italien.

Le refuge lui-même : 125€ la nuit en dortoir, deux diners (très bons), deux petits-dej (extras) et deux bières (hélas italiennes), c’est pas mal du tout.

Une quatrième étape très difficile devait initialement nous amener bivouaquer aux abords du refuge Elena, celui-ci étant fermé pour toute la saison 2020. On l’a finalement raccourcie (en rallongeant du coup celle du lendemain, certes), déjà parce que des gens trouvés sur le chemin nous ont dit qu’Elena était dans une vallée très ouverte aux courants d’air, mais aussi parce qu’on est tombés amoureux d’un spot parfait pour planter la tente juste au-dessus du refuge Bonatti – qui de son côté détiendra la palme de l’accueil le plus antipathique qu’on ait eu sur le TMB.

Il est pas beau ce spot ?
Bon, la fin d’aprem sera un peu dans le brouillard…
…mais la vue au réveil, wouaw !

Avant d’arriver là, on aura donc traversé la jolie mais bourgeoise cité de Courmayeur, où ma binôme a du acheter un nouveau matelas gonflable car l’ancien était percé et n’avait pas tenu le choc des deux premières nuits. L’occasion de boire un petit chocolat chaud avant le début des hostilités.

La montée vers Bertone (fermé lui aussi) puis La Lèche offre de très beaux paysages, face aux Grandes Jorasses qui sont les plus hauts sommets du coin après le Mont-Blanc lui-même.

Le cinquième jour aurait du être le début de nos journées plus calmes, mais il débute par deux heures de marche entre Bonnatti et Elena qui n’étaient pas prévues sur le parcours initial. On tombe sur deux bivouaqueurs qui ont trouvé un spot sympa mais qui sont carrément jaloux du notre. Puis, alors que la journée avait plutôt bien débuté côté météo, arrive l’ascension du Grand Col Ferret (2.537m) qui se fera évidemment dans le brouillard avec un peu de pluie…

Une fois franchi C’EST LA BASCULE en Suisse, où on trouvera enfin un bon café et un super accueil à La Peule (bien qu’il soit normalement fermé depuis la semaine d’avant !), qui n’est pas un magasin, sinon ce serait LA PEULE STORE.

On continue de descendre tranquillement jusqu’à La Fouly où nous attend cette fois un « vrai » camping avec des douches chaudes et un sèche-linge. Les 48h sans repas chaud se font sentir et le soir, on s’enverra comme des gros une spécialité du Valais, la croûte valaisanne, dans le seul restaurant ouvert du village. Et oui, à cette saison, c’est pas la folie à La Fouly.

… Il est vraiment temps que cet article se termine.

Je peux en effet difficilement mieux achever cette première partie (et mes lecteurs avec), alors je vais m’arrêter là. Nous avons survécu à l’attaque du ragondin édenté, mais nous devons encore traversé toute la Suisse, pays peuplé de banquiers, de coucous et de fromagers, avant de regagner la France sur les derniers jours où, déjà, des chutes de neige sont annoncées à partir de 2.000m…

Iront-ils au bout ?

Ne manquez pas la suite de leurs aventures pour le savoir !

3 réflexions sur “Tour du Mont-Blanc : on l’a fait ou pas ? (1/2)

  1. Haha pour La Peule store ! Et mystère pour la bête des Chapieux… Peut-être un dahu pas farouche ? 😉
    Petite question camping, par exemple le spot près du refuge Bonatti, c’était du camping sauvage ou pas ? On peut planter la tente où on veut sur le parcours ou il faut forcément payer un camping ou un refuge pour pouvoir planter sa tente ?
    Vivement la suite !
    Aurélie.

    Aimé par 1 personne

    1. Alors chaque pays a sa règle : en France c’est autorisé si c’est de nuit (tu plantes après le coucher et tu démontes avant le lever du soleil), en Suisse c’est interdit, en Italie c’est autorisé au-dessus de 2500m (donc en gros sur les sommets ou presque où il caille…).
      Après, y a la saison qui joue : si en juillet/août y a vraiment des gens qui surveillent et alignent – surtout en Italie askip – le risque est quasi inexistant fin septembre avec 3 pélos sur l’itinéraire et la moitié des refuges fermés…
      Le spot près de Bonatti était en effet du camping sauvage !

      Aimé par 1 personne

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