Après Panama City, après les îles, place à la partie continentale du Panama pour ce dernier article de la série. Qui s’est limité à la portion congrue ! Par rapport à mes projets ambitieux (Coiba, David…) il a fallu revoir mes plans sur place, pour tenir compte de la réalité des transports panaméens, et pour profiter un minimum des endroits où je faisais étape. Des étapes qui du coup se sont limitées à… deux.
La première : El Valle de Anton. On est encore relativement proche de la capitale, à deux bonnes heures de route, mais on est déjà en pleine nature. L’endroit offre plusieurs possibilités de randonnées, des parcs naturels qui sont de bons spots d’observations de la faune et en particulier des oiseaux…
Si l’on veut partir de la ville, l’une des randonnées les plus connues des alentours est La India Dormida. Le sentier peut se faire en aller-retour ou en boucle (trois chemins différents) pour ceux que le passage sur crête, parfois glissant, n’effraie pas. Le chemin compte de nombreuses « cascades » même si les guillemets sont de rigueur, surtout quand ton dernier voyage c’était l’Islande…
…et le sommet offre une très belle vue sur la vallée et le petit volcan voisin, surtout par beau temps parce que là c’était quand même pas terrible.
En faisant la boucle la plus classique, on ressort à proximité d’un autre site populaire – notamment auprès des locaux qui aiment venir s’y baigner ou pique-niquer le dimanche : El Chorro Las Mozas. Une balade le long de la rivière où l’on voit trois chutes qui selon la légende, représentent trois sœurs qui sont venues se baigner ici en désobéissant à leurs parents et sont restées pétrifiées à jamais. On trouve une piscine naturelle au bout, et au bord un petit coin aménagé pour se poser tranquillement.
Au final, El Valle c’est mignon, ça a l’avantage d’être un peu oublié par les touristes, mais j’ai quand même préféré la suite : Boquete.
Dans cette ville plus en altitude où l’on perd quelques degrés dès la descente, beaucoup plus de randonneurs qui viennent pour la plupart pour la star des lieux : le volcan Baru, point culminant du pays avec ses 3.474 mètres.
Vu que c’est lui sur la photo qui illustre l’article, vous savez déjà que je l’ai gravi. J’aurais pu emprunter une photo à quelqu’un d’autre, certes, mais dans ce cas j’en aurais choisi une qui soit pas de travers.
Boquete est à environ 1.200 mètres de haut, mais l’entrée du parc où nous dépose le taxi pour démarrer l’ascension est à 1.800 mètres. Chouette, plus que 1.700 mètres de dénivelé positif, et ils sont répartis sur 13 kilomètres ! Même s’il n’y a pas de passage sur des pourcentages délirants, et même si le chemin est plutôt propre puisqu’il est emprunté par des gros 4×4 (des trucs costauds quand même, pas des Duster), ça reste un chemin dur, qui grimpe continuellement et où il n’y a quasiment aucune portion où l’on se repose. Peu d’ombre, une certaine chaleur quand même, des cailloux parfois glissants…
Heureusement, une récompense unique attend au sommet : c’est l’un des rares endroits au monde d’où on peut voir, avec un ciel parfaitement dégagé, les océans Pacifique et Atlantique simultanément ! Certains grimpent le sentier de nuit – ou en deux jours avec camping à proximité du sommet – pour d’une part assister au lever du soleil, d’autre part échapper au soleil assassin sur le coup de midi, et surtout être sur place le matin pour maximiser leurs chances de profiter de la vue promise avec un ciel sans nuages.
Ils sont pas cons, ceux qui font ça. Pendant ce temps, six grosses heures plus tard…
Tout blanc !
Bon, j’exagère, il y a un côté (Pacifique) tellement couvert que j’avais peu de chances de voir quoi que ce soit, mais l’autre côté était plutôt correct même si prétendre voir l’Atlantique serait quand même mentir un peu.
Aucun regret même sans la vue oufissime espérée, c’est toujours un entraînement bon à prendre en vue des échéances péruviennes !
Pour des balades plus tranquilles, ce serait dommage de partir de Boquete sans visiter El Explorador. Un jardin privé d’un couple qui s’est bien amusé à mettre des tas mais alors des tas de décors sur leur immense terrain. Kitsch ? Assurément. Mais le résultat est sympa quand même, et leur chat m’a suivi pendant toute la visite.
Un ton bien en-dessous, il y a un autre jardin sympa en ville, dont j’ignore totalement le nom. On est sur du plus basique, mais c’est plus facile d’accès, en plein centre-ville ou presque, moins cher, plus naturel, et il y a quelques boutiques ou coffee-shops au milieu de cette place. Je n’ai pas vraiment su de quoi il s’agissait au final… Une sorte de parcs d’attractions où les attractions auraient fait place à d’immenses décorations florales.
Verdict : autant El Valle c’est bien mais pas indispensable, autant Boquete c’est très sympa. Et globalement, le Panama restera un très bon souvenir. Un bon choix pour quelqu’un qui veut partir en Amérique latine en choisissant un pays secure (rien à redire là-dessus), pas trop touristique mais quand même suffisamment pour se faire comprendre en anglais, moins cher que le Costa Rica (mais plus que pas mal de pays d’Amérique latine) et avec un bon compromis entre la nature, la culture, la faune, la mer et les montagnes.
Les bonnes adresses :
– Windmill Hostel (El Valle) : ce n’était pas mon premier choix en arrivant en ville (sans réservation nulle part certes). Le Bodhi Hostel et son dortoir de 27 (!) personnes a une super réputation… mais il était complet et c’est son réceptionniste qui m’a conseillé le Windmill. Un plutôt bon choix ! Une piscine, une grande salle de jeux, des dortoirs spacieux avec des grands casiers individuels et des rideaux. Un peu moyen niveau propreté et surtout sous-employé : vu le bâtiment, une sorte d’ancien entrepôt, il y a un potentiel énorme… mais au prix de gros travaux.
– Boquete Brewing Company (Boquete) : une brasserie juste au pied de mon auberge de jeunesse avec des supers bières artisanales, variées, vraiment pas chères durant l’happy hour en fin d’après-midi et avec de sympathiques concerts (plutôt style rock) en soirée. Le food-truck installé sur la terrasse n’est pas mal non plus.
– Retrogusto (Boquete) : le chef, un vrai italien, a beaucoup voyagé et parle un français impeccable. Il offre un excellent limoncello à base de mangue (un mangocello donc ?) au moment du départ. Côté assiette, c’est peut-être un peu cher pour le Panama, mais c’est dans la moyenne des prix européens… Ou des prix de Boquete « haute » qui est assez touristique, plus que El Valle où il y avait de très bons bouis-bouis locaux. La salle est agréable, les tables ne sont pas les unes sur les autres, le service aux petits soins. Et côté assiette, c’est bon ! Un plat de gnocchis à 13$ vaudrait au moins 20€ dans un restaurant de qualité équivalente en France. Bref, sa première place de la ville sur Tripadvisor n’est pas usurpée – même si je n’ai pas testé tous ses 74 concurrents…
Le point budget :
1.400€ pour ce premier voyage de l’année, on est dans un budget raisonnable qui pourrait être bien moindre sans l’escapade aux San Blas :
– 550€ pour le vol AR (Iberia avec bagage en soute)
– 140€ pour l’aller-retour à Orly et le parking… Aucun risque en période de grève SNCF, mais à quel prix. Et encore, mes passagers Blablacar ont fait baisser un peu le coût.
Vous l’aurez noté : ça fait déjà la moitié des dépenses qui sont pour aller sur place et même pas sur place…
– 130€ pour l’excursion aux San Blas
– 120€ pour les hébergements
– 110€ pour les transports : les bus longues distances, le taxi occasionnellement, les taxis-boats…
– 60€ pour les visites/activités : principalement la visite du canal et le tour en bateau à Bocas, plus quelques entrées de parcs pour des sommes symboliques…
– 20€ pour un petit rhum local dont vous me direz des nouvelles (vendu autour de 50€ en France) !
– 270€ par élimination qui auront permis de boire, manger (plutôt bien), faire des courses, lâcher quelques tips, acheter quelques souvenirs.
C’est marrant j’ai rêvé d’un voyage au Panama récemment 😀
Vu le budget, je l’envisagerais peut être, ça a l’air sympa !
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Bon ratio budget/secure/dépaysement (niveau faune, paysages, mer) MAIS peut-être que pour toi qui aime les destinations « authentiques » il faudrait viser un peu plus au sud, genre Colombie… Ca reste un peu américanisé niveau culturel/population quand même !
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La Colombie me tente beaucoup aussi mais j’ai l’impression que ça devient de plus en plus à la mode …
L’Équateur me tente bien pour un retour en Amérique du Sud
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