Le Panama fait habituellement plus parler de lui pour son image de paradis fiscal que pour son intérêt touristique. On se souvient de l’affaire des Panama Papers il y a trois ans, mais on se souvient pas forcément d’avoir entendu quelqu’un raconter ses vacances au Panama… Je vais y remédier !
Ce premier post sera consacrée à la capitale du Panama, j’ai nommé… Panama. Ou Panama-City éventuellement (histoire de lever l’ambiguïté sur : est-ce qu’on parle de la ville ou du pays?). J’y ai passé les trois premières nuits, ainsi que la courte journée avant mon vol retour. Et c’est bien suffisant !
En venant de l’aéroport et en arrivant dans le centre, les immenses buildings sont une des premières visions qu’on a de la ville. Beaucoup d’entreprise européennes (marques automobiles, laboratoires pharmaceutiques…) ont leur siège sudaméricain au Panama et la ville compte aussi beaucoup de sièges de banques : 87 différentes au total. Après Sao Paulo, Panama-City est la deuxième ville d’Amérique latine comptant le plus de gratte-ciels.
Heureusement, le côté plus authentique est là et se trouve surtout au Casco Viejo, la ville qui fut reconstruite au 17ème siècle après que l’ancienne ait été entièrement détruite par les pirates.
Dans ce quartier classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, on y trouve plusieurs façades colorées typiques de l’Amérique du Sud, mais aussi quelques monuments célèbres (le théâtre national, le palace présidentiel…) et évidemment de nombreuses églises.
Celle de San José est célèbre pour son autel d’or, l’un des rares trésors que les pirates de Morgan n’avaient pas embarqué en 1671. Selon la légende, le prêtre l’avait repeint entièrement en noir pour qu’il passe inaperçu…
Au bout se trouve la Plaza de Francia construite, comme son nom l’indique, pour rendre hommage aux français et à leur rôle dans le début de la construction du canal. L’obélisque central surmonté d’un coq en témoigne !
La mer s’étend autour de cette place mais depuis quelques années, le casco viejo est entouré par une route surélevée construite sur la mer. Un projet à plusieurs milliards de dollars qui avait pour objectif de décongestionner la circulation dans l’hypercentre aux heures de pointe… qui non seulement s’est révélé un peu foireux à ce niveau-là, mais en plus a bien failli faire perdre le classement à l’UNESCO !
Puisque je parlais du canal, c’est sans doute la visite incontournable lors d’un séjour dans la capitale. Le canal n’est pas juste à côté, il faut s’y rendre en taxi ou avec les bus de la ville qui partent en direction de Miraflores. Sur place, on trouve un immense Visitor Center qui est très bien fait, à la fois instructif et ludique. Il aborde à la fois le côté historique de sa construction et de son fonctionnement, mais parle aussi d’économie, d’environnement…

Le canal lui-même et ses écluses sont une merveille d’ingénierie, surtout lorsqu’on pense à l’époque à laquelle ça a été construit. Mais pour bien s’en rendre compte, il faut avoir la chance – même si certaines heures sont plus propices que d’autres – de tomber au moment où un gros bateau va passer. Ce fut mon cas ! Et c’est vraiment génial de voir en situation réelle le système utilisé pour le mettre au niveau (surélevé par rapport à la mer) du fleuve, avec l’eau qui se déverse d’un côté puis de l’autre…
Conscient du nombre important de visiteurs qu’attire le canal, les panaméens ont installé de petites tribunes qui permettent de regarder tranquillement le spectacle. Un speaker diffuse via les hauts-parleurs quelques informations sur le navire en train de passer ou sur le canal lui-même. On peut même prendre une glace ou une bière pendant ce temps…
Ma dernière visite… enfin, pardon, avant-dernière. J’ai en effet visité rapidement le musée afro-antillais pour me mettre un peu à l’ombre et pour pouvoir dire que je m’étais cultivé un peu (mais juste un peu) durant ce séjour. L’entrée est à 1$, pour ce prix-là c’est pas mal, mais ça ne vaut pas forcément plus.
Et la dernière visite, donc, ce fut le Parc métropolitain naturel de Panama. Une zone naturelle à deux pas de la ville et notamment du quartier d’Albrook (qui abrite la gare routière, l’université et l’aéroport domestique). Certes, on n’est pas au fin fond de la jungle et j’aurais l’occasion de voir des endroits plus jolis ailleurs dans le pays, mais avoir un morceau de verdure comme ça aussi proche d’une capitale pourtant très urbanisée est rare. On y aperçoit une belle vue lointaine sur le quartier du business, des arbres de toute sorte, beaucoup d’oiseaux, et quelques mammifères que mon pokédex sera incapable d’identifier.
En résumé, Panama-City : ce n’est pas un joyau, mais ça reste une ville sympathique, difficile à zapper totalement lors d’un séjour au Panama ne serait-ce que pour le canal. Un autre de es atouts étant que c’est aussi l’une des rares capitales d’Amérique centrale où l’on peut se balader à pied en toute sécurité. À l’exception de quelques quartiers certes, mais rien à voir avec Guatemala City, Belize City, Managua ou San Salvador…
Les bonnes adresses :
– Hostal Armonia : trouvée par hasard sur Booking en cherchant un truc pas cher mais dans un quartier calme et secure, j’ai vraiment adoré cette auberge où j’ai retrouvé le côté un peu « auberge espagnole » qu’avaient mes hostels de La Havane ou de Tikal. L’hygiène en plus par rapport à celle de Cuba, des hôtes moins portés sur le fric par rapport à celle du Guatemala. Une super ambiance, une petite piscine agréable, de bons pancakes au petit-dej, que demander de plus ? Elle est proche du métro, du quartier d’affaires et d’ailleurs entourée d’hôtels sans doute bien plus chers.
– la Rana Dorada : conseillé par le Lonely Planet, c’est l’un des rares endroits du pays où l’on peut déguster de (très) bonnes bières artisanales. Beaucoup de choix, la possibilité de prendre des petits plateaux dégustation pour en tester plusieurs : la blanche est excellente et passe bien avec les 30 degrés à l’extérieur. Et avec une happy hour de 12 à 18 heures, les prix sont très raisonnables (un peu moins hors happy).