Une semaine en Islande : le récit

Une semaine, c’est court, surtout dans une période où la neige empêche déjà de faire des grosses pointes de vitesse sur la route, et c’est trop peu pour faire le tour de l’île via la route 1 comme j’aurais aimé le faire. Voici à quoi ressemblait notre parcours.

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L’aéroport international est situé à Keflavik et une fois la voiture récupérée, on peut en profiter pour visiter ce coin dans l’extrême sud-ouest du pays – où il pleut moins qu’à Biarritz, ouf. L’incontournable Blue Lagoon se trouve ici, mais après avoir pesé le pour et le contre, on a décidé de faire l’impasse dessus. Le prix, la foule, la réputation de n’attirer « que des touristes » nous ont décidé à préférer le Secret Lagoon, plus petit mais moins cher et où l’on est quand même moins nombreux au mètre carré. On a aussi eu d’autres occasions de se baigner, que ce soit dans une piscine au milieu de la montagne (Seljavallalaug) ou dans une rivière chaude totalement naturelle (Reykjadalur).

On a quand même fait le tour du Blue Lagoon par le petit chemin existant, histoire de voir à quoi ça ressemble. C’est vrai que l’eau a l’air magnifique… Mais tant pis, sans regret ! La péninsule a d’autres points d’intérêts, pas incontournable, mais puisque c’est sur la route quand on arrive en avion… On découvre notamment les champs géothermiques de Seltun.

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Les abords du Blue Lagoon
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Seltun, agréable sans l’odeur…

En remontant vers le nord, arrêt pour aller voir la cascade de Glymur. Premier bide ! Il faut à un moment donné traverser un pont en cordes qui a été démoli… On en reste là. Même sans la cascade au bout, la rando reste sympa.

Notre première vraie étape, la péninsule de Snaefellsnes, est surnommée l’Islande en miniature. Montagnes, volcans, cratères, glaciers, cascades, plages, on y trouve tout ce qui fait la réputation du pays. La star emblématique des lieux est le sommet Kirkjufell, qu’on peut voir sous un angle parfait avec la cascade Kirkjufellsfoss.

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Mais ce serait dommage de liimter la région à cette vue alors que les falaises basaltiques, la source d’eau minérale d’Ôlkelda, le glacier du Snaefellsjokullles, les rochers et l’arche d’Arnastapi, le volcan Saxholl, la plage d’Irskrabrunnur (et son espèce de grotte flippante ?) ou celle de Djupalon avec ses galets noirs et ses vestiges d’un chalutier rouillé vous attendent. A Ytri Tunga, point d’orgue de cette journée, on verra nos premiers phoques !

Le reste de notre itinéraire sera assez classique : Selfoss, puis Vik, puis Hofn, avant un demi-tour, histoire de longer tout le sud de la route 1 et ses nombreuses curiosités en s’en écartant à peine. Des cascades en veux-tu en voilà ; ma préférée sera de loin celle de Haïfos, troisième plus grande du pays – celle de Glymur qu’on a raté était la 2ème – et voisine de sa petite sœur Granni. On l’avait en plus pour nous tout seuls… Il faut dire qu’elle se mérite et c’est le seul moment du séjour où j’ai failli regretter le 4×4.

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Selfoss est à proximité du cercle d’or : les trois « principaux » points d’intérêt de l’Islande. Je ne trouve pas que ce sont forcément les plus beaux, mais ils sont faciles d’accès depuis la capitale, relativement proches les uns des autres… En gros parfaits pour les chinois – sans stéréotypes, mais un peu quand même – qui visitent un pays en 4 jours, de préférence sans trop s’éloigner du bus ou de l’hôtel. Dans cette liste se trouvent la cascade Gullfoss, le parc de Thingvellir qui marque entre autres la séparation des plaques tectoniques américaines et européennes (qui vautsurtout le coup pour les plongeurs), et le plus impressionnant des trois à mon goût, le geyser Strokkur qui crache toutes les dix minutes environ. Je serais tenté d’y ajouter le cratère Kerid, qui est sur la route entre les deux derniers cités et qui est habituellement inclus dans la visite. Visite sans doute impressionnante en été, mais beaucoup plus dispensable en hiver, le lac gelé en contrebas étant quand même moins photogénique.

Les alentours de Vik valent particulièrement le coup : la plage de sable noir, les glaciers Solheimajokull ou, moins photogénique mais plus célèbre, Eyjafjallajokull, dont l’éruption avait paralysé le ciel aérien du nord de l’Europe il y a quelques années et inspiré, pour notre plus grand désarroi, un film avec Dany Boon. On y trouve certaines des sources d’eau chaudes évoquées plus haut, de nombreuses cascades (Skogafoss, Seljalandsfoss, Systrafoss, Stjornarfoss – au cas où vous l’auriez pas compris, foss veut dire cascade) ; ou encore la magnifique péninsule de Dyrholaey.

L’église de Vik est également réputée même si personnellement, j’ai préféré celle plus étonnante de Hofskirkja et son toit entièrement recouvert de verdure. En s’éloignant un peu vers l’est, un des points de vue que j’ai préféré, malgré le chemin verglacé pénible pour y accéder : le canyon de Fjadrargljufur.

Et encore plus à l’est (mais un peu avant d’arriver en Russie), deux immanquables face à face : d’un côté la plage de sable noir de Diamond Beach, paradis des instagrammeuses en été, remplie de glaçons en hiver. En face, le lac glaciaire de Jokulsarlon.

C’est dans ce coin que nous avons réalisé notre activité la plus étonnante, la plus onéreuse, mais aussi celle que j’ai préférée de tout le séjour : la visite d’une grotte de glace. Le départ se fait sur le parking de Jokulsarlon justement, avec un véhicule plutôt bien armé pour affronter la neige.

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Même si le combo fin de journée + ciel nuageux fait qu’il n’y a pas ces lumières d’un bleu étonnant qu’on voit sur certaines photos – et qu’encore une fois je n’ai pas d’appareil photo digne de ce nom pour retranscrire ce qu’on a en réalité – ça reste quelque chose qu’il faut absolument visiter au moins une fois, même s’il y a forcément une petite frustration de ne pas pouvoir aller trop loin dans la grotte,  sécurité oblige.

A côté de tout ça, j’évoque quand même une semi-déception : cette épave de DC3 qui est omniprésente dans les récits de voyages en Islande, y compris le mien du coup. Certains m’avaient prévenu… Nous y sommes allés malgré tout. Bon je peux comprendre que les photographes aiment prendre quelques clichés ici, mais ça reste une carcasse d’avion !

Et la photo qu’on voit maintenant partout sur Instagram ou ailleurs n’a plus grand chose d’insolite. Il y a quelques années, l’avion était au milieu de nulle part et les gens le cherchaient au GPS au volant de leur 4×4. Maintenant, ils ont fermé la zone, mis un parking, et soit on prend une navette payante, soit on marche 3-4 kilomètres jusqu’à l’épave, ce qu’on a fait. Et on l’a fait le matin de bonne heure pour arriver avant les premiers bus et l’avoir quasiment que pour nous, sinon v’là le bordel… Et il n’y a rien d’autre à voir sur le chemin, autant dire que le ratio temps/intérêt est très mauvais. Pour la petite histoire, aucun mort ici (ce serait glauque), c’est un appareil de l’US Navy qui a eu un problème mécanique et le pilote s’est posé ici comme il a pu… en 1973, et il est toujours resté là ! L’histoire est belle… et se suffit à elle-même.

La suite ? Höfn est un village de pêcheurs, et vu le temps qu’il nous fallait pour y accéder puis en repartir, on a sans doute plus négligé ce coin que les environs de Vik. L’incontournable du coin, c’est la péninsule de Stokksnes. Les montagnes de Vestrahorn en toile de fond d’une plage de sable noir et d’un lagon naturel offrent un décor parfait. Plus dispensable (mais faut bien rentabiliser l’entrée qui est pas donnée), on trouve aussi un phare, qu’on ne peut approcher de trop près car situé sur un terrain militaire ; et un village viking construit pour les besoins d’un film avec Mel Gibson… que vous n’avez jamais vu au cinéma, car il a finalement été annulé avant le début du tournage.

Reykjavik ? On l’a gardée pour la fin. Je n’ai rien contre elle et lui ai même trouvé un certain charme – c’est pas non plus Stockholm ou Copenhague – mais c’est dommage d’aller en Islande pour visiter une ville quand on voit tout ce que la nature a à nous offrir. Une demi-journée pour voir la cathédrale, acheter les souvenirs et profiter de l’ambiance animée des bars est bien suffisant.

Les grandes absentes du séjour ? Vous avez du le remarquer : les aurores boréales. La période est pourtant censé être initiale… Et elle l’est puisque le week-end avant notre arrivée, on en voyait partout dans le pays. La semaine après notre départ, c’était festival aussi. Mais pile poil durant notre séjour, nada. Trop de couverture nuageuse pour espérer quoi que ce soit même s’il y a eu des petites lueurs, à l’ouest quand nous étions à l’est, à l’est quand nous étions à l’ouest. Nous avions téléchargé l’application Aurora qui vous notifie, même en pleine nuit, lorsqu’il y a des chances raisonnables de voir quelque chose. Je suivais également les groupes Facebook de chasseurs d’aurores où les photographes expérimentés essaient d’anticiper les meilleurs spots et disent si ça vaut le coup d’attendre ou non. Mais même avec une préparation au top, quand y a rien, y a rien…

On dira que ça fait une bonne raison de revenir ?

 

Les bonnes adresses :

Pakkhus (Hofn) : les restaurants sont très onéreux en Islande, comme le reste, et si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui y va, ce serait d’en faire peu, mais des très bons en y mettant le prix, plutôt que beaucoup de médiocres qui restent chers pour ce que c’est. Höfn, port de pêche au sens propre, est parfait pour ça avec trois restaurants au moins qui ont tous d’excellents avis en proposant leur pêche du jour. Nous avons opté pour le Pakkhus et à quasiment 60 balles pour un apéro, une entrée, le poisson du jour et un dessert pour deux, c’est évidemment pas donné… Mais pour l’Islande ça les mérite ! Le poisson était juste parfait, et ce serait vraiment dommage de pas garder une petite place pour le dessert – au moins partagé, comme nous.

Hotel Katla (Vik) : c’est là encore l’hôtel le plus cher du séjour, mais ce n’est pas pour rien. Outre les chambres elle-mêmes, on note surtout le petit-déjeuner gargantuesque (après dithyrambiques, ça fait peut-être beaucoup de mots à quatre syllabes dans cet article) et on apprécie la présence d’un jacuzzi, d’un sauna, et potentiellement d’autres trucs intéressants comme une salle de sport je crois, m’enfin avec un jacuzzi et un sauna dans le coin vous me verrez pas beaucoup à la salle. Déso pas déso.

Bryggjan Brugghus (Reykjavik) : les bars ne manquent pas à Reykjavik, c’est comme quand on cherche une église à Rome, on est sûrs de trouver. Mais à proximité du port et dans un décor rétro assez sympa, se trouve Bryggjan qui peut se targuer d’être la première microbrasserie indépendante d’Islande. Ça en jette non , Sans plus ? La bière est bonne en tout cas.

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Le point budget :

L’Islande, un pays cher ? On va pas dire le contraire. Ceci dit, en limitant les restaurants et en cuisinant par soit-même et en étant 4 pour rentabiliser la location de voiture et l’essence… On a vu pire : on s’en sort à 850€ la semaine.
– 140€ : le vol aller-retour depuis Orly auquel s’ajoute un bagage en soute pour nous 4, qui nous a permis (attention alerte pauvreté extrême) d’amener quelques affaires de randos mais aussi pas mal de bouffe française, les supermarchés étant eux aussi onéreux sur place…
– 230€ d’hébergement. Correct pour deux nuits en dortoir et une en mode clochard versus quatre dans de très bons hôtels.
– 150€ de transport : location de voiture, essence, parkings, mais aussi trajet de chez moi à l’aéroport. Là encore très correct vu les kilomètres avalés.
– 170€ pour boire/manger, là encore très correct avec dans le lot la présence d’un restaurant à 59€…
– 160€ de visites, qui incluent quelques entrées payantes (Secret Lagoon, cratère Kerid, Stokksnes…) mais surtout l’activité « grotte de glace » à environ 130€ à elle seule…

Bref, en enlevant une visite et un resto – bien que je ne regrette ni l’un ni l’autre ! – on tombe à 650€ à peine…

5 réflexions sur “Une semaine en Islande : le récit

  1. Très chouette ! Nous y avions passé 4 jours en décembre 2015, en restant à Reykjavk + cercle d’or (les Chinois, c’est nous ^^) mais cela nous a donné envie d’y retourner… et là encore, on se dit qu’on y retournerait volontiers en hiver. J’ai l’impression que les routes passent bien même avec la neige, et puis voir des aurores boréales ce serait top (on avait eu un ciel trop nuageux en 2015)… Deux questions, pourquoi dis-tu à un moment que tu as regretté le 4×4 ? et c’était quoi votre nuit « en mode clochard » ? 😀

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour les chinois ! Alors j’ai regretté le 4×4 principalement sur la route qui mène à Haïfoss qui était quand bien défoncée et enneigée (peu empruntée), je me demande dans quel état était le dessous de caisse. Et on aurait pu aller en voir d’autres sur des routes réservées aux 4×4, mais pour une première visite c’est suffisant. Après, on y était en novembre qui normalement est safe… J’ai vu des gens qui ont galéré cette année en janvier par exemple (bloqué à Reykjavik, ou impossible d’aller au nord ou à l’est…).
      Pour la nuit des clochards : initialement on devait dormir à l’aéroport la dernière nuit (avec un vol retour assez tôt le matin). Finalement on a fait un truc horrible : l’auberge de jeunesse où nous étions l’avant-dernière nuit n’avait pas de staff sur place la nuit, la réception fermait genre à minuit et rouvrait vers 7h. Elle était sécurisée par un digicode… que nous avions du coup. Il y avait une grande salle de commune avec plusieurs canapés et c’est donc là qu’on a dormi, ce qui était plus safe et confortable que les banquettes de Keflavik Airport !

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