Quand j’ai dit qu’il n’y avait pas de vainqueur dans le duel entre Oslo et Bergen… Et bien en réalité il y en avait peut-être un : Lillehammer. C’est pas la ville du siècle non plus, mais c’est quand même celle que j’ai préférée, le temps de notre arrêt sur place le dernier jour du voyage.
Nous arrivions du nord et plus précisément du bien-nommé parc national Dovrefjell-Sunndalsfjella. La veille, nous avions randonné dans cette toundra, bien différente des glaciers, des montagnes et des paysages rocheux que nous avons eu au cours du périple.
Même si le paysage est pas dégueulasse, nous avions quand même un but : rencontrer le bœuf musqué, une sorte de buffle massif, couvert d’une grosse toison laineuse sur tout le corps et des cornes qui parachèvent un tableau qui lui donne l’impression d’être un rescapé de l’époque glacière. Et si apercevoir un renne, à cette période de l’année et en étant dans la partie sud du pays, était très improbable, nous avions de bonnes chances d’apercevoir un bœuf musqué. Chose qui arriva ! Le voici :
Et oui, il faudra se contenter du panneau d’informations qui signale sa présence dans le parc… Le territoire est immense, et quand on part sans un guide qui connaît les habitudes de la bête, sans une paire de jumelles, bref, un peu à l’arrache, les chances sont malgré tout assez minces. Dommage, après avoir vu à peu près tous les animaux possibles en Afrique lors de mes voyages au Rwanda ou en Afrique du Sud, j’aurais bien voulu rencontrer pour la première fois un animal plus « polaire ». Ce n’est que partie remise !
Pour se remettre de cet échec, je vais parler d’une immense fierté, celle d’avoir traversé le plus long tunnel routier du monde. Ouvert depuis 2000, c’est en effet le sympathique tunnel de Laerdal qui détient ce record, avec ses 24,5 kilomètres de longueur !
Evidemment, ça ne vaut pas un boeuf musqué, mais bon…
Lillehammer donc. La première raison qui nous pousse à y arrêter, ou plutôt la deuxième (la première restant que « c’est sur notre route »), c’est le sautoir olympique des JO de 1994. Le site avait accueilli les cérémonies d’ouverture et de clôture. Il est non seulement très grand, mais en plus très bien placé, sur les hauteurs de la ville qu’il permet d’admirer (de préférence quand il fait beau, donc encore une fois pas très souvent même si ce n’est pas Bergen non plus). Last but not least, son accès est gratuit… Si vous êtes prêts à monter les 940 marches à pied. Le téléphérique est lui payant.
La ville est principalement connue pour ses Jeux Olympiques. Le musée de l’olympisme fait partie des principales attractions à visiter et la moindre décoration en centre ville fait référence aux sports d’hiver…
… Mais c’est pourtant par notre seul musée du séjour que nous avons tué le temps pour notre dernier après-midi sur place. Mais pas un musée classique, où l’on piétine en étant au chaud ! Maihaugen est un musée en plein air que l’on pourrait définir comme une sorte de reconstitution de la vie en Norvège il y a deux siècles. Son fondateur a regroupé ici un grand nombre d’objets de l’ancienne époque, mais aussi reconstitué des bâtiments entiers. On y découvre d’anciennes fermes, des maisons de pêcheurs ou de notables, des commerces, des chapelles…
C’était indispensable : une église en bois debout fait également partie du décor. Elle est probablement moins impressionnante que celles que nous avions vue en début de séjour, mais c’est enfin l’occasion d’entrer à l’intérieur !
Au final, une visite intéressante et instructive, qui devrait normalement plaire même à ceux qui sont habituellement réfractaires aux musées. A noter qu’un petit musée de la poste est inclus avec le prix de l’entrée.
Rien de fou mais ça permet de voir comment travailler la poste il y a quelques décennies… Encore qu’à part le passage aux véhicules électriques, ça n’a pas du beaucoup changer.
Avant de regagner l’aéroport d’Oslo où nous passerons notre dernière nuit en mode clochard – je recommande particulièrement d’aller s’installer tout au fond des portes A, en descendant d’un étage il y a un coin tranquille où personne ne va avec des banquettes sans accoudoir central – nous faisons un rapide stop à Hamar. Cette ville qui avait accueilli l’un des deux villages olympiques en 1994 (le second étant à Lillehammer) est surtout connue pour être sur les rives du lac Mjosa, le plus grand lac de Norvège.
Une fois qu’on l’a vu, et bien on en a marre…
…C’est bon, vous l’avez ?
Donc on en a marre, et on rentre. Au final, une bonne semaine de vacances dans un pays aux paysages fascinants !
Les bonnes adresses :
– Heim (Lillehammer) : pas de saumon au programme pour une fois, dans ce pub british on ne peut plus classique où la bouffe occidentale est à l’honneur. C’est très bon et à des prix décents, même la bière. Peut-être qu’on l’a apprécié aussi parce qu’il est venu après une semaine de sandwichs au saumon fumé, de fajitas au saumon et de pâtes au saumon ? Va savoir.
Le point budget :
La Norvège, un pays cher ? Une réputation pas totalement usurpée, surtout pour la bouffe, l’alcool, l’essence aussi… Mais les hébergements restent bon marché dans les campings et auberges. Avec pas mal de repas faits par nous-mêmes et seulement deux « vrais » restos (sans folies), on s’en sort au final à 750€ pour la semaine :
– 180€ pour le vol aller-retour ;
– 120€ pour les hébergements ;
– 150€ pour la location de voiture et les frais associés : essence, péages, parkings, ferrys…
– 50€ de visites (dont le ferry « touristique » de Geirangerfjord) ;
– 220€ pour les courses et la poignée de restaurants/fast-foods ;
– 30€ pour les faux frais divers (souvenirs, etc).
Une réflexion sur “A Lillehammer, ou je fais un malheur”