Une grande première pour moi qui suis plutôt habitué aux road-trips (ou bus-trips) où on change d’endroit tous les deux jours maximum, aux dortoirs partagés et à la street-food (ou aux pâtes cuisinées à l’auberge selon la destination…) ; changement de décor total pour cette première en Tunisie puisque ce sera un séjour en all inclusive. Une idée inspirée par la comédie à succès de Fabien Onteniente en début d’année. Non je déconne. Ou peut-être que je déconne pas. Je vous mets le doute hein ?

En réalité, je suis pas encore prêt psychologiquement à rester H24 au bord d’une piscine d’un hôtel-club ou à faire des sorties en bus avec trente autres personnes du même hôtel et voir les mêmes têtes du matin au soir… Donc nous avons quand même loué une voiture pour 48 heures (la moitié du séjour…) histoire d’aller voir 2-3 trucs en Tunisie.

Difficile de faire totalement l’impasse sur Tunis, son port et sa nuit plein d’étoiles. Euh… En fait, si, puisqu’on y est allés en fin d’après-midi et qu’on a pas vu le port.

Simplement une petite balade dans le quartier central, l’occasion de voir la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul, l’un des rares – il y en a douze – lieux de culte catholiques restés la propriété du Vatican après l’indépendance obtenue en 1964.

Et à part ça ? Quelques jolis bâtiments coloniaux, quelques statues le long de l’avenue Habib Bourguiba : celles… d’Habib Bourguiba, déjà, un des grands artisans de la décolonisation. Mais aussi celle d’Ibn Khaldoun, un tunisien du 14ème siècle qui fut probablement le plus célèbre des sociologues/historiens non-occidentaux.

La statue de Bourguiba…

Cessons de citer Wikipédia et allons voir ailleurs. Comme souvent dans ce genre de pays, les grandes villes/capitales n’ont pas l’air particulièrement intéressantes. Même ressenti pour ma part qu’à Marrakech, Amman, etc.

Une ville de plus petite taille qui m’a bien plus, c’est Kairouan. Ville riche d’histoire pour l’islam, elle possède notamment la mosquée la plus ancienne du Maghreb : Sidi Oqba.

Construite en 670, c’est aujourd’hui presque autant un lieu de culte qu’un lieu touristique même si… Il faut quand même se parer d’une tenue relativement locale pour pouvoir la visiter.

Kairouan compte bien d’autres monuments à visiter – côté pratique, il y a d’ailleurs un ticket unique qui permet de tous les voir, incluant la Grande Mosquée. D’autres mosquées, mais également des mausolées, ou encore les remparts de la Medina qui sont eux aussi parmi les plus anciens du pays. Les Bassins des Aghlabides avaient quand à eux étaient construits vers 860 pour alimenter la ville en eau. Leur technicité ingénieuse pour l’époque en font l’un des plus connus, et des plus anciens, ouvrages hydrauliques de l’histoire des pays musulmans.

Autre étape : Sidi Bou Saïd, un village juché sur une falaise, avec ses enfants qui jouent aux billes en utilisant des noyaux d’abricot ou ses constructions blanches et bleues qui rappelleraient presque les Cyclades (si on fait abstraction du style très arabo-musulman). L’endroit est également célèbre pour accueillir le café Sibi Chaabane que les fans de Patrick Bruel connaîtront davantage sous le nom de… « café des délices ». Ce qui explique les références aux paroles cachées ici et là d’ailleurs.

Si le café offre une très jolie vue, sa réputation d’attrape-touristes est hélas méritée. Non seulement les prix sont bien plus chers qu’ailleurs (ils ont été multipliés par trois près que Patriiiick y ait tourné son clip…) mais en plus, l’addition est gonflée à la sortie et pour couronner le tout, le TPE à carte bancaire était évidemment en panne. Allez-y pour prendre une photo ou vraiment pour les très très fans. Pour les autres, des cafés un peu moins réputés sont tout aussi jolis, comme le café des Nattes.

Pas loin de là, le site archéologique de Carthage était évidemment un must-do. Les vestiges sont éclatés à différents endroits de la ville et d’une qualité un peu inégale. Les thermes d’Antonin sont bien préservés, le quartier de Byrsa est plutôt intéressant, et les ports puniques offrent une balade agréable même s’ils demandent un peu d’imagination.

Une ancienne résidence de l’empereur Hadrien…

Ceux qui ont le temps complèteront avec la multitude d’anciens édifices religieux ou les classiques théâtres/amphithéâtres/etc… J’ai d’ailleurs visité pour la première fois une cathédrale désacralisée (mais malgré tout bien préservée) : Saint-Louis-de-Carthage. Contrairement à son homologue de Tunis, elle n’est pas restée dans le giron catholique après l’indépendance du pays et a été donnée à l’Etat qui en a fait officiellement un lieu de culture.

Ce fut nos seules excursions en Tunisie. Le temps nous a manqué pour aller voir d’autres endroits qui étaient pourtant cochés sur notre liste. Exit Port El-Kantaoui – et son baiser qui fait mal – par exemple.

Et Hammamet alors ? Sans surprise, c’est un peu touriste-land… Mais ça a ses avantages. Tous les hôtels – le notre inclus – sont à moins de 200 mètres d’une plage, souvent privée.

On y trouve la ville et sa Médina un tantinet oppressante, comme toute Médina qui se respecte certes, avec ses portes emblématiques…

Mais aussi des restaurants un peu partout, des boîtes de nuit de plusieurs styles – je conseille le Latino Club – des activités sur la plage (comme le jet-ski ou le parachute ascensionnel) et même un parc d’attractions : Carthage Land.

Nous avons aussi visité Pupput, qui se situe quelques années-lumières en-dessous de Carthage en terme d’intérêt et qui plus généralement doit être le site archéologique le plus inintéressant que j’ai jamais vu. Mais c’était à quelques centaines de notre hôtel et puis le nom est marrant.

Enfin, autant il y aurait beaucoup à dire sur Tunisair, compagnie aérienne qui a bien justifié son avant-avant-dernière place au classement des meilleures compagnies mondiales, autant l’hôtel lui-même n’était pas trop mal, surtout pour dire que nous avons prix l’une des offres les moins chères sur Lastminute. Les « animations » étaient un peu simplettes, mais le bar et la bouffe était top, la piscine sympa, le tout assez propre et confortable même si peut mieux faire.

Une première expérience du all inclusive qui était quand même à faire et je ne dirais pas non pour la tenter une deuxième fois. Pourquoi pas dans le même pays mais côté Djerba cette fois, histoire d’aller voir le désert, Tataouine ou encore Matmata ?

 

Les bonnes adresses :

Difficile à dire…

Tes souvenirs se voilent ?

Nous avons fait deux repas du midi hors de notre hôtel, l’un à Carthage et l’autre à Kairouan, dans d’excellents bouis-bouis locaux – et pour pas cher en plus ! Je suis capable de les placer à peu près sur une carte, mais Google ne les connaît pas, Tripadvisor non plus, donc ça va être compliqué de donner les noms…

 

Le point budget :

Un long week-end (4 nuits) pour moins de 350€ au départ de Lyon, ça reste très correct. Le détail est assez vite vu :
– 250€/personne pour le tout inclus sur Lastminute, c’est-à-dire le vol, les transferts, l’hôtel, les repas, l’accès au bar…
– 100€/personne pour les dépenses sur places, soit la location de voiture, l’essence, les visites, les achats de souvenirs, les pourboires, les trois repas hors hôtels, les sorties et voilà…

Évidemment, la location de voiture n’est pas indispensable, on aurait pu se contenter d’une ou deux activités organisée(s) par l’hôtel pour moins cher et profiter davantage de la plage par exemple. Idem pour les repas pris à l’extérieur… Mais je crois que je ne suis pas prêt pour des vacances 100 % détente et que j’ai besoin de pouvoir bouger et visiter un minimum !

 

Le bonus :

Je m’étais rendu dans le Nord le temps d’un week-end il y a quelques années. Et je vous partage aujourd’hui cette photo sur laquelle y a Bibi à Lille :