Le titre n’a aucun autre intérêt que de faire rager les pro-chocolatines.

Rappel : comme précisé dans les deux précédents articles, mon smartphone m’a abandonné à mi-parcours du voyage, me laissant sans photos d’une partie du voyage… Et en particulier de l’île des pins puisqu’une seule de celles qui illustrent cet article est de moi ! Les autres ne sont pas de moi mais la source est précisée à chaque fois et je remercie ceux qui me les ont fournies, et m’ont autorisé à les utiliser.

Lorsque je préparais mon parcours sur le Caillou, je demandais sur le net des conseils sur les itinéraires que j’envisageais. L’île des Pins se trouvait tantôt au début, tantôt à la fin. On m’a déconseillé de le garder pour la fin car en cas de météo capricieuse, les liaisons maritimes et aériennes peuvent être coupées et c’est un coup à rater son vol retour… Mais on m’a aussi déconseillé de le mettre au début car le reste de la Nouvelle-Calédonie risquait sinon de me paraître bien fade après avoir vu ce qui devait être le clou de mon voyage. Je l’ai donc mis un peu « au milieu », en tout cas après avoir Noumea et le sud. Et je confirme que ce fut le clou !

S’il y a un lieu incontournable sur l’île, c’est la baie d’Oro, un bassin naturel d’environ un hectare taillé dans le corail et entouré de grands pins colonnaires. J’en profite pour glisser la seule photo que j’ai sauvée (merci Whatsapp) et donc la seule qui sera de moi dans ce billet :

Une eau translucide, une petite profondeur qui permet d’avoir pied presque partout, des coraux et des milliers de poissons à observer… C’est sans doute le lieu le plus paradisiaque que j’ai pu voir au cours de tous mes voyages confondus !

On y accède par un chemin de sable qui est plus ou moins rempli d’eau selon la marée du moment. Il est certes possible de faire un aller-retour à cette piscine naturelle, et même d’y accéder très rapidement si vous séjournez au (coûteux) Méridien, l’hôtel de luxe situé à proximité. Mais la plupart des touristes, et je n’ai pas fait exception, choisissent de faire d’une pierre deux coups en y allant en pirogue. Les départs se font depuis la plage de Saint-Joseph, au sud-est de l’île.

Outre son côté local, la pirogue est l’occasion de traverser la jolie baie d’Upi, difficile d’accès par la terre ferme. La balade est agréable même si j’ai eu affaire (comme pas mal de monde) à un piroguier un peu bourru, pas très bavard. Il vous dépose à l’entrée du forêt où il faut ensuite marcher une petite demi-heure avant d’arriver à la terre promise. Le retour à l’hôtel/au camping se fait ensuite par navette classique. Quasiment tous les établissements proposent la formule pour environ 5000XFP (40-45€), sans compter le droit d’accès au site (200XFP soit même pas 2€…).

Ma deuxième activité principale sur l’île des pins fut une sortie bateau avec Mananautique. Un safari nautique pour la journée qui commence par la baie des tortues, où l’on peut voir plein de… quel animal à votre avis ?

Des sangliers ?

Perdu : des tortues ! Peu sauvages, les tortues à grosses têtes comme les tortues vertes ne se sauvent pas spécialement à la vue du bateau ni des plongeurs. Cependant la tortue verte nage à 35 km/h donc n’espérez pas trop réussir à la suivre…

Après les tortues, direction une autre place où l’on peut apercevoir des raies mantas, voire des requins, et avec beaucoup de chance des dauphins ! On a vu les raies mantas à plusieurs reprises, j’ai perdu plein de photos d’ailleurs, tandis que les nageurs ont pu les suivre tranquillement. Un requin a aussi fait une brève apparition, mais pas de dauphin…

Le repas du midi se fait sur l’îlot Brosse, petite île sympathique où l’on nous propose de marcher après le déjeuner jusqu’à un endroit où les requins viennent pondre et où l’on voit parfois des bébés requins même si a priori ce n’est pas la saison. Effectivement, on ne verra rien… mais la balade dans la forêt sera quand même l’occasion de faire connaissance avec un autre représentant emblématique de la faune néo-calédonienne : le tricot-rayé !

Une bonne journée au final, même si l’activité n’est pas donnée : il faut compter au minimum 70€ sans repas ou 95€ avec, voire 120€ si l’on veut de la langouste. Conseil perso : l’activité est géniale mais le repas est clairement trop cher d’autant que même sans le prendre, vous avez accès aux boissons fraîches, au café, aux amuses-gueules de l’apéro et au dessert…

En-dehors des activités aquatiques, l’île des Pins offre un sommet à 262 mètres, le pic N’Ga, qui offre une vue imprenable sur l’ensemble de l’île.

La randonnée est très accessible bien que peu ombragée et c’est selon moi à faire, d’autant que cette fois c’est gratuit !

Également dans la catégorie « ça coûte pas un rond », les vestiges du bagne sont hélas peu mis en valeur. Pour résumer l’histoire en quelques lignes, la colonie pénitentiaire de l’île a accueilli à partir de 1872 les communards, qui étaient un peu les gilets jaunes anti-Napoleon III de l’époque. Ils étaient à peu près 3.000 ici, en compagnie de quelques algériens condamnés après l’insurrection kabyle de 1871 dans le lot.

Alors, je dis pas qu’être bagnard c’est le panard, mais quitte à être enfermé quelque part… Il y a sans doute pire comme cadre que d’être à deux pas de la baie de Kuto ?

Ou, encore mieux, de la baie de Kanumera avec son rocher tabou interdit d’accès à cause des croyances kanaks ?

Ces deux plages sont vraiment paradisiaques quand elles sont désertes, ce qui était le cas au début de mon séjour. Kanumera était à 200 mètres de mon camping (voir plus bas) et y faire un tour tôt le matin quand il n’y a personne mais que l’eau est quand même chaude est génial !

Mais, il y a un mais… L’île n’est pas immense et se remplit TRÈS vite lorsqu’un paquebot australien accoste pour un jour ou deux ! Tous les touristes descendent, les cars de tourisme les attendent pour leur faire visiter l’essentiel (piscine naturelle, le bagne, le village) et les plages deviennent presque étroites… J’ai eu l’occasion de l’apercevoir l’après-midi de mon dernier jour sur place, juste avant mon retour sur la Grande-Terre, et ce n’est clairement pas la même musique.

Puisque j’évoque le village, il n’a pas grand intérêt mais vous pouvez également faire un tour du côté sud à Vao, la seule petite ville de l’Île des Pins. On ne trouve sur l’île qu’une seule école, une seule pharmacie, une église, une station-service, une seule boulangerie (un comble pour l’île des pins !… Cette blague est à lire oralement, merci)… Bref ; et à part l’essence qui est dans un coin isolé un peu plus à l’ouest, la plupart de ces services/magasins uniques sont ici.

Je n’ai donc pas eu l’occasion d’explorer le côté nord de l’île, un peu plus sauvage. Les plages y sont moins belles et l’eau est un peu plus profonde, ce qui peut satisfaire les plongeurs… Mais l’intérêt est là aussi historique : c’est dans ces terres plus abandonnées que fut tournée la saison 5 de Koh-Lanta en 2005, qui vit la première victoire de Clémence (avant sa récidive dans le All-Stars de 2018 aux Fidji.

J’ai eu l’occasion de discuter de l’émission avec un employé du camping, qui paraissait surpris (mais content) de l’évoquer car peu de touristes en parlent ! Apparemment, la production nettoie bien derrière mais laisse « volontairement » quelques vestiges du passage de l’émission, pour ceux qui voudraient s’amuser à aller explorer l’endroit… Lui-même était jeune et encore à l’école à l’époque du tournage, mais il se souvient que tous les gamins regardaient passer Denis Brogniart sortant de l’hôtel !

Bref, pas de passage sur les terres de Koh-Lanta pour moi en raison du manque de temps, mais trois jours très bien remplis qui resteront comme les meilleurs moments de mon voyage ! Des activités top, des paysages splendides, du farniente dans un cadre idyllique et une rando sympathique : tout était au rendez-vous. Même si tout ça c’est aussi un budget, mais on y reviendra…

 

La bonne adresse :

– Nataiwatch : l’un des campings de l’île, assez cher par rapport aux prix de la Grande-Terre (2000XFP la nuit) mais dans les mêmes eaux que les autres et très bien placé au niveau tarifs des activités/navettes. C’est grand, c’est propre, c’est superbement placé à deux pas de la plus belle plage de l’île selon moi – Kanumera – et, last but not least, le restaurant est très bon même si l’approvisionnement difficile oblige à réserver ET à choisir ses plats au moins une demi-journée à l’avance.

Une dernière photo de la piscine naturelle d’Oro pour finir :

Merci une nouvelle fois à mes deux fournisseurs d’images : la première de la baie d’Oro et celle de la tortue sont de moi ; toutes les autres sont une nouvelle fois d’Amandine Laudet, sauf la photo du paquebot, celle de l’église de Vao et celle qui illustre l’article qui sont toutes les trois d’Antoine Gid !