Après Antigua, direction vers un autre des grands « classiques » du Guatemala, j’ai nommé le lac Atitlán.
Un lac qui ressort souvent des palmarès du type top 10 des plus beaux lacs de la Terre, même si on peut douter que quelqu’un ait déjà vu tous les lacs du monde. Entouré de volcans – éteints – de tous les côtés, il offre effectivement un superbe cadre qui selon lé légende, aurait offert à Antoine de Saint-Exupery l’inspiration pour écrire Le Petit Prince lors de son séjour ici. Il fait aussi l’objet de divers cultes liés aux croyances Mayas comme catholiques.
La plupart des gens se dirigent vers Panajachel. Située au nord du lac, la ville est bien placée par rapport aux autres villes du pays, notamment pour ceux qui arrivent d’Antigua/Guatemala City, ou repartent ensuite vers Chichicastenango, pour ce qui est le parcours classique des backpackers. C’est pratique puisque c’est le point d’arrivée de la plupart des bus. La contrepartie, c’est que la ville est très touristique : tout le confort nécessaire certes, mais très peu de locaux (hormis ceux qui ont quelque chose à vendre) et des prix plus élevés.
L’autre option est de choisir comme spot l’un des nombreux villages plus calmes qui bordent le lac : Santa Cruz la Laguna, San Marcos la Laguna, San Juan la Laguna, San Pedro la Laguna… Tous sont évidemment sponsorisés par Renault (constructeur de la Laguna, pour ceux qui n’auraient pas capté ma blague). On peut s’y rendre soit avec certains bus qui font la tournée des petits villages, soit en lancha, un bateau qui qui relie tous ces endroits entre eux. Pour avoir testé la première option à l’aller et la seconde au retour, je conseille la lancha. J’ai choisi San Pedro qui est en effet situé à l’opposé de Panajachel, donc desservi en dernier par le shuttle, et les derniers kilomètres sont particulièrement tape-cul. La traversée directe du lac, plus confortable, coûte 20Q – pour les touristes – et fait gagner du temps, en plus de donner accès à davantage de choix sur les horaires des bus.
San Pedro compte beaucoup d’écoles pour apprendre l’espagnol. C’est une « spécialité » guatémaltèque qui est particulièrement répandue ici. Les francophones croisés sur la route qui ont pris des cours dans le coin m’en ont dit le plus grand bien. On y trouve aussi une communauté hippie assez importante. Pas méchante, juste bizarre. Dès qu’ils savent que vous êtes français, ils vous proposent plusieurs sortes de drogue, pour les intéressés. Et sans être aussi touristique que Panajachel, on y trouve un quartier dédié aux étrangers avec des bars, des restos, des magasins de souvenirs, des agences pour les excursions, la plupart des hôtels… Il est situé à proximité des docks et baptisé Gringoland par les locaux.
Lors de ma première journée complète ici, je m’attaque à la montée du volcan San Pedro !
Il a pas voulu venir ?
Et non, le dénivelé lui faisait un peu peur. Pas grave, j’y vais en solo cette fois. C’est déconseillé par les guides et les agences à cause du risque d’embuscade dans la jungle, mais c’est plutôt surveillé, j’ai croisé des policiers à mi-chemin de la balade.
Le volcan se situe juste au-dessus de la ville à laquelle il a donné son nom – à moins que ce soit l’inverse en fait – et offre un point de vue superbe sur le lac Atitlán. Un point de vue qui se mérite : le village est situé à un peu moins de 1.500 mètres d’altitude, et je rejoins dans un premier temps l’entrée du parc naturel qui est à 1.800 mètres. Les moins radins le feront en tuk-tuk mais on peut prendre ça comme un échauffement. Une fois délesté de 50Q, la vraie rando commence… pour finir à plus de 3.000 mètres d’altitude après une montée assez brute. Et malgré les nuages, une certaine fierté d’être arrivé là-haut, surtout après avoir croisé des personnes qui se contentent d’un des deux miradors « intermédiaires » avant de rebrousser chemin !
Le lac, vu depuis le sommet du San Pedro !
Lors de mon deuxième jour à San Pedro, j’avais initialement prévu une autre rando du côté de l’ « Indian Nose », autre point de vue plus à l’ouest, au départ du village de San Juan. Finalement, j’ai reposé mes jambes…
…D’autant que le lendemain, mon étape suivante se situe à Lanquin. Ce village perdu au fin fond de la pampa est le plus proche de Semuc Champey. Un lieu qui figure en bonne place dans la plupart des guides de voyage, mais qui est pourtant ignoré par beaucoup de voyageurs. Certes, il en faut de la patience pour se rendre ici, bien loin des routes principales du pays et des autres lieux incontournables. Hormis ceux que j’ai croisés ici-mêmes, la plupart des voyageurs se contentaient soit d’un itinéraire dans le sud-ouest du pays où il y a de quoi faire, soit d’un mix avec le nord-est, mais en délaissant cette partie centrale.
C’est une erreur.
Peut-être que l’affluence limitée et le côté « bout du monde » a joué, mais Semuc Champey figurera probablement pour un moment en très bonne place sur la liste des plus beaux paysages que j’ai vu. On en repart en se demandant comment ça se fait qu’il ne fait pas partie des endroits inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Peut-être qu’ils ont eu la flemme de venir sur place…
Il faut dire qu’une fois à Lanquin, on est pas arrivés. On est encore à une dizaine de kilomètres du parc, et cette distance se parcourt, si tout va bien, en quarante minutes. Ça vous donne une idée de l’état de la route. Chemin de terre, montée, descente, montée, descente, nids de poule. Les navettes qui s’y rendent sont en fait des camionnettes dans lesquelles vous serez entassés debout à l’arrière, jugez plutôt :
Une fois sur place, le parc compte plusieurs choses à faire. Déjà, si vous venez en groupe, vous commencerez probablement par une visite d’une grotte qui permet d’accéder à un beau point de vue derrière une cascade. Je ne l’ai pas fait pour la simple raison que savoir nager est indispensable… Dommage car ça avait l’air très sympa !
Il a y a ensuite un « mirador » qui offre un point de vue unique sur les chutes d’eau en contrebas, celui qu’on retrouve dans les guides et sur les cartes postales. Le chemin est court mais la montée est intense, surtout en cette fin de saison des pluies où les pierres sont glissantes. Du coup, ceux qui ont des chaussures merdiques avancent à deux à l’heure et créent des embouteillages…
La vue d’en haut est carrément belle, même si le soleil se cache une fois de plus. C’est sans doute là que j’ai regretté de ne pas être habitué par une de mes photographes préférées, car il y avait sans doute mieux à faire que ça :
Ça ressemble à la Sumène, mais en vrai c’est plus beau !
Après l’effort, le réconfort. On redescend par un autre chemin et on peut se baigner tranquillement dans les différents niveaux. Il y a des casiers à disposition, des endroits plus ou moins profonds, et comme à Erawan en Thaïlande, des poissons qui viennent vous mordiller les jambes pour une séance gratuite de fish-spa. Avec toujours aussi peu de monde, c’est agréable.
Malheureusement, les alentours de Lanquin n’offrent guère d’autres points d’intérêts, sinon quelques grottes à visiter. J’avais lu des articles de confères blogueurs qui trouvaient le village charmant, pour ma part c’est celui que j’ai le moins aimé du périple. Les locaux se livrent une bataille acharnée pour faire le taxi jusqu’au parc et crient « Semuc Champey ! Semuc Champey ! » dès qu’ils voient un blanc passer. En revanche il y a plusieurs hostels sympas, peu chers et qui offrent en général tout le confort nécessaire sur place, puisqu’ils savent bien qu’il n’y a pas grand chose en ville de toute façon.
Si vous n’avez qu’une durée limitée pour un séjour au Guatemala, réfléchissez quand même à deux fois avant de faire un détour par Semuc Champey. Non pas que ça n’en vaille pas le coup, au contraire. Mais quelle que soit votre étape précédente et la suivante, vous perdrez quasiment un jour entier dans les transports pour y aller, et autant pour en partir. Et comme il n’y a pas grand chose d’autre à faire sur place, difficile d’y rester 3-4 jours complets pour rentabiliser le voyage… Pas de regret pour ma part, mais si j’avais payé le billet d’avion 600 ou 700€ comme les voyageurs que j’ai rencontrés sur place, j’aurais peut-être cherché davantage à minimiser le temps perdu dans les navettes ! Car j’ai effectivement passé la journée suivante dans le bus pour rejoindre Tikal. Mais ça, ce sera pour le prochain article…
Les bonnes adresses :
– El Retiro (Lanquin) : Une des auberges de jeunesses du village de Lanquin, sans doute la moins chère. Et pour cause : une nuit achetée, une nuit offerte ! Soit 60Q les deux nuits en dortoir, et ça marche aussi pour les chambres privatives. Sachant qu’il est quasiment impossible de venir ici juste pour une nuit de toute façon… Comme ses concurrents, l’hôtel se rattrape sur les prestations annexes puisque comme il n’y a rien ou presque en ville, vous prendrez les repas ici, le petit-déj’ (non inclus évidemment), les réservations d’excursions ou de shuttles… Ca n’en reste pas moins une bonne adresse. Le petit-déjeuner à la carte est un peu cher mais les dîners du style « buffet à volonté » très corrects. Le wi-fi n’est disponible que dans la partie bar-restaurant ce qui fait que tout le monde s’y retrouve le soir et qu’il y a une bonne ambiance. Et en plus de ça, ils diffusent du Maître Gims, entre autres. Comment ça, mauvais point ?
– The Alegre Pub (San Pedro la Laguna) : Ce pub se distingue, par sa musique, son emplacement, sa déco, sa carte et ses prix, ouvertement à une clientèle occidentale. Mais il le fait bien ! Les sports européens sont diffusés le week-end. En semaine, tous les jours, une activité est proposée : poker, karaoké, billard… Le lundi, jour où j’étais là, c’est la soirée « free movie ». Un film est diffusé gratuitement sur la terrasse rooftop. Et en plus de ça, chaque jour, un plat est proposé à moitié prix. Au final, j’ai donc payé 55Q pour un très bon filet de tilapia, un litre de bière, et Baby Driver (en VO avec sous-titres espagnols certes) que je n’avais pas encore vu. Moins cher que si j’étais allé le voir au cinéma en France sans popcorn…
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