Hasta el viaje, siempre

« Il faut se dépêcher d’aller à Cuba avant que ça change trop » ! Vous aussi, vous l’avez déjà entendu ? Moi oui, et à force j’ai supposé que ça devrait être vrai. Alors on saute dans un vol pour la Havane et on y va, histoire de quitter les températures entre -10 et -15 qui sévissent en Auvergne en ce mois de janvier 2017.

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Quelques chiffres qui montrent bien l’évolution du tourisme de l’île : 4 millions de touristes à Cuba en 2016, contre 3,5 millions en 2015 et 3 millions en 2014. Sachant qu’il y a encore beaucoup de restrictions pour les américains et que l’ouverture se fait tout doucement, et qu’il y aurait environ 63.000 chambres d’hôtel sur l’île. Mais ça construit à tout va…

Donc mieux vaut ne pas traîner, et c’est ce que j’ai fait ! Pas trop d’organisation pour ce voyage. Les trois premières nuits, prévues à La Havane, sont aussi les seules réservées avant le départ : une auberge de jeunesse du nom d’Ilé Aché. Un bon moyen mnémotechnique de retenir ce nom : pensez au steak qu’on met dans un hamburger.

Pourquoi le steak ?

Parce que… il est haché !

Pour ceux qui n’ont pas quitté la lecture sur le champ, cette auberge est… particulière. Déjà le statut d’auberge de jeunesse n’existe pas vraiment à Cuba où l’offre hôtelière se résume soit aux gros complexes touristiques (très chers pour des prestations souvent pas terribles), soit aux casas particulars, des logements chez l’habitant, un peu façon Airbnb. Les rares auberges qui se trouvent surtout à La Havane sont en fait des casas particulars au niveau du statut, mais qui au lieu de proposer une chambre, vont louer un lit dans une chambre partagée avec d’autres gens. Pour un prix plus avantageux en principe. Vous me suivez ?

Cuba1 2dSuivez-moi !

Si je devais parler de cette auberge objectivement, je dirais que les lits bougeaient beaucoup, n’étaient pas super confortables, qu’il fallait manier la tenaille pour avoir (parfois) de l’eau chaude, que l’hygiène de la cuisine ferait passer le pire kebab de Clermont-Ferrand pour un étoilé, et que nous étions en moyenne six dans des dortoirs prévus pour quatre, faute de planning vraiment géré. Je rajouterais que le check-in et la visite ne nous a pas été fait par la gérante mais par une compatriote qui séjournait là depuis une semaine, pourquoi pas ; que comme nous étions trois, à 10 CUC (± 10€) la nuit par personne, nous n’avons pas économisé grand-chose par rapport à ce qu’on aurait payé dans une casa – mais c’est rentable pour un voyageur solo. Je préciserais que l’établissement a fermé administrativement peu après notre passage et que la proprio nous a envoyé un mail savoir si on se rappelait qui était là en même temps que nous, parce que eux non et qu’ils avaient des soucis avec les autorités à cause de ça…

Vous vous attendez à un verdict impitoyable ? Et bien non, j’ai bien aimé ! Ca nous a permis de voir autre chose que les casas traditionnelles que nous occuperons le reste du séjour, de croiser plus facilement du monde. Car si l’Ilé Aché a une qualité, c’est sans doute son ambiance. Tous les soirs, des locaux ou des étudiants étrangers jouaient de la musique en salle commune. Chacun ramène du rhum, de la bière (non, rien d’autre) et le partage. On a appris à jouer de certains instruments traditionnels. Puis rien que pour l’ingénieux système d’ouverture de la porte, il faut y aller, si ça réouvre. Non, je n’en dirais pas plus sur ce système. Surprise.

L’Ilé Aché a donc rythmé une partie de notre séjour, mais heureusement La Havane ne s’est pas résumé à ça. Commençons par la seule visite payante que j’y ai faite, le Musée de la Révolution. Même sans le visiter, le bâtiment vaut le coup à lui seul : c’est l’ancien palais présidentiel où résidaient les présidents du pays jusqu’en 1957, Batista étant le dernier en date. La visite est assez instructive sur l’histoire de la révolution, en particulier sur un personnage méconnu chez nous, Camilo Cienfuegos, qui pour eux a autant d’importance que Che Guevara et les frères Castro.

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A l’extérieur sont exposés d’anciens véhicules utilisés lors des batailles pour l’indépendance : un tank, un bateau, des morceaux d’avion… Chacun se fera son avis sur l’authenticité de ces pièces !

Tant qu’on est dans le révolutionnaire, citons la Place de la Révolution. La principale place de la ville, immense, où ont eu lieu les grands moments de l’histoire cubaine et notamment les plus célèbres discours de Fidel Castro. Le mémorial José Marti, hommage à un héros de la guerre d’indépendance contre l’Espagne, trône au milieu. Les bâtiments publics situés en face, qui sont des ministères, affichent eux des visages géants du Che et de Camilo Cienfuegos.

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Un événement à vivre : le Peña de la Rumba, qui a lieu tous les dimanches en fin de matinée/début d’après-midi. L’endroit où il se déroule, le Callejon de Hamel, vaut le détour à lui seul : des fresques murales sur les bâtiments, des sculptures qui pour la plupart représentent des divinités de cultes africains méconnus ayant quelques adeptes dans ce quartier de La Havane, une petite gallerie d’art, des bars, dont un – difficile à rater en plein milieu – qui sert un très bon cocktail maison, El Negron. Une variante du mojito dans laquelle, si j’ai bien compris, les feuilles de menthe sont remplacées par basilic… Mais bon, moi et l’espagnol. Petite anecdote cinéma, des affiches de Fast and Furious 8 traînaient dans ce bar… Un film américain, qui sort dans trois mois : comment est-ce possible ? Parce qu’il a été tourné en partie à La Havane et que l’équipe du tournage est venue prendre du bon temps dans le coin visiblement !

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On a eu la chance d’avoir un guide pour la visite, un musicien, qui nous a expliqué tous ces petits détails et notamment toutes les petites superstitions qui devaient nous porter chance et auxquelles on s’est pliées. Pour la musique, parce que c’est quand même pour ça qu’on est là au départ, des groupes se relaient et alternes les danses latines et afro-américaines. L’ambiance est sympa même s’il y a davantage de touristes que de locaux, mais tout le monde se mélange joyeusement.

A part ces quelques lieux spécifiques, il est possible de simplement déambuler au hasard dans les rues de La Havane, et c’est ce que nous avons fait la plupart du temps, passant beaucoup de temps dans le quartier de Habana Vieja, littéralement la vieille Havane.

#traductionpourlescons

Tout le monde n’a pas fait espagnol LV2, moi par exemple (et j’ai souffert). La calle Obispo n’a rien à voir avec Pascal, c’est l’une des artères principales où se concentrent beaucoup de boutiques, de bars, mais aussi le bureau de change ou encore la boutique où les accros au smartphone peuvent acheter des cartes Wi-Fi. La Plaza Vieja est parfaite pour boire un mojito en terrasse. La cathédrale de la ville est également dans le coin, pour les passionnés d’églises.

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Autre quartier difficile à ne pas évoquer, le Malecon, ce long boulevard en front de mer. Parfait pour les vagues, le coucher de soleil, les bâtiments variés de l’autre côté de la route, les vieilles bagnoles de toute sorte qui passent… C’est aussi un lieu de rendez-vous des cubains, en particulier pour les couples et… Ceux qui veulent essayer de capter un bout de wi-fi (payant), quelques-uns des rares spots de la ville étant ici. Les attroupements ne sont pas sans rappeler ceux qu’on voyait devant les pokestops et les arènes Pokemon l’été dernier chez nous…

Quid de la plage ? Elle n’est pas très loin mais un moyen de transport sera nécessaire. L’une des lignes de bus théoriquement « réservée » aux cubains dispose d’un arrêt à moins d’un kilomètre de la plage, et à un peso cubain le trajet, c’est la solution la plus économique. Pas sûr que ça marche si vous n’êtes pas accompagnés par des locaux… Quand à la plage elle-même, d’autres seront encore plus belles plus tard dans le séjour, mais la première impression quand on n’a jamais mis les pieds dans les Caraïbes est : Waw ! L’eau turquoise n’est pas une légende. Difficile de ne pas apprécier, surtout quand on pense aux températures françaises au même moment, et qu’on est assis dans le sable avec une coco loco à la main.

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Faire la queue est un sport national plus prisé que le baseball à Cuba, et après l’avoir vu à l’aéroport, aux distributeurs CB ou aux bureaux de change, on le constatera quand on voudra louer une voiture le lundi matin pour la reste du séjour. Par internet, il fallait s’y prendre au moins un mois à l’avance et j’avais laissé passer cette deadline. Le premier jour, on nous a dit de revenir le lundi, qu’il y en aurait peut-être une. Et là, au bout d’une heure, on nous dit que finalement, il n’y en a pas. On cherche du coup un taxi collectif, un « collectivo » comme on dit ici, pour se rendre à notre prochaine étape : Vinales. Direction la gare autour de laquelle traînent en général les taxis. Impossible de négocier à moins de 100 CUC, même avec le sosie de Joey Starr qui nous aura fait attendre une bonne heure son soi-disant pote qui était OK pour 70… C’est donc à ce prix-là que nous partons pour l’ouest de l’île.

Les bonnes adresses :

J’ai déjà évoqué l’Ilé Aché et le bar du Callejon de Hamel dans l’article. Pas grand chose de plus à signaler… Les bars où on a traîné étaient sympathiques mais ce ne sont sans doute pas les seuls, il y en a partout, toujours avec de la musique. Et niveau nourriture, ce n’est a priori pas le pays de la gastronomie !

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